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Changer de sexe, une mauvaise idée ?

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Sylvain Dorient - publié le 31/08/16
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Une étude scientifique consacrée aux personnes ayant des problèmes d’identité de genre agite la presse américaine.“On ne naît pas homosexuel”, assure Christianvoice. De son côté Lifesite détaille : “Une étude remet en question les fondements du discours LGBT”… Quant à CNSNews.com il assure : “Pratiquement tout ce que l’on vous dit sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre est faux”. Ces titres font référence à une étude révélée par le journal conservateur américain The New Atlantis. Elle s’attaque au discours selon lequel l’attirance homosexuelle serait innée, et démontre que la population qui s’identifie comme “non-hétérosexuelle” représente un risque plus élevé à développer des tendances suicidaires, ainsi que des problèmes d’ordre psychologique.

“Rien ne prouve qu’il faudrait encourager les enfants à devenir transgenres”

L’étude a été commanditée par l’ancien directeur de la section psychiatrique de l’Hôpital John Hopkins, Paul Rodney McHugh. Auteur de sept livres consacrés à la psychiatrie, il est connu pour son opposition aux opérations chirurgicales visant à changer le sexe d’une personne. La question de cette opération occupe une partie de l’étude, qui pointe que la plupart des garçons examinés, 80%, ayant ressenti une attirance homosexuelle lors de leur adolescence, n’en éprouvent plus une fois parvenus à l’âge adulte.

De plus, rien ne prouve que les personnes qui ressentent une confusion dans leur genre, soit guéries par une opération chirurgicale. En fait, les statistiques avancées par cette étude démontrent plutôt le contraire. “Il demeure une grande incertitude, quant à savoir si changer le sexe d’une personne est une bonne ou une mauvaise chose (…). Alors que les motivations des patients sont soigneusement examinées, on constate qu’un grand nombre de personnes qui sont passées par la chirurgie demeurent traumatisées – souvent jusqu’au point de se suicider”.

Ton policé, fond décapant

L’étude conserve un ton excessivement mesuré, reconnaissant par exemple dans sa conclusion que “la sexualité est une partie immensément complexe de la vie humaine, qui défie notre volonté de la définir et de l’étudier avec précision”. Elle n’affirme en fin de compte que deux choses fondamentales : d’une part le sexe d’une personne est biologiquement déterminé, et d’autre part, rien ne prouve qu’il existe un “genre”, inscrit dans la mentalité d’une personne, indépendant de son sexe biologique. L’étude n’assimile jamais les penchants homosexuels à une maladie mentale. En revanche, elle souligne les difficultés que les personnes ayant des troubles d’identité sexuelle rencontrent : taux de suicide jusqu’à dix fois supérieur à la moyenne et pathologies mentales.

L’explication habituellement invoquée, selon laquelle ces personnes subissent des discriminations sociales, paraît insuffisante. Plus grave enfin, les auteurs constatent qu’une proportion alarmante de personnes qui se définissent comme “non-hétérosexuelles” ont été abusées sexuellement dans leur enfance… Un traumatisme qui déterminerait leur sexualité ? “Il faudrait plus d’investigations pour défendre cette théorie”, reconnaissent les auteurs de cette étude, dont le propos n’est pas tant de proposer des conclusions que d’attaquer le discours LGBT. Et en premier lieu le “born that way”, qui fait de l’homosexualité une identité, comme une étiquette indélébile.

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