En dépit des campagnes d’intimidation, l’Église multiplie les initiatives de paix.L’armée de la Corée du Nord a procédé à un tir de missile depuis un sous-marin, et s’est, selon son habitude, bruyamment vanté de cet “exploit scientifique”. Au même moment, les armées américaines, et sud-coréennes, réalisaient des exercices militaires simulant l’invasion de la Corée du Nord. Le missile a parcouru 500 kilomètres en direction du Japon, et représente un sérieux défi pour les pays environnants. En Corée du Sud, notamment, on s’inquiète de ce que cette technologie est à même de contourner le système anti-missile américain de défense à haute altitude THAAD (Terminal High Altitude Area Defense). Officiellement, les deux Corées sont toujours en guerre, mais elles demeurent dans un état de statut quo, de part et d’autre du 38e parallèle, qui coupe le pays en deux depuis 1953.
Les Églises dans la bataille
L’Église catholique de Corée réclame la réunification du pays. Au mois de mars 2016, déjà, la conférence des évêques de Corée avait demandé à chaque paroisse de réaliser des actions symboliques ou concrètes, dans ce but. “Ces comités paroissiaux ont pour but d’éveiller la conscience des fidèles vers une réconciliation nationale, afin qu’ils deviennent des piliers en matière de formation à la paix et développent l’entraide envers nos frères nord-coréens”, explique James Byeon Jin-heung, chercheur à l’Institut catholique pour la paix d’Uijeongbu.
Prière pour la paix face à la zone démilitarisée
Obéissants à ce mot d’ordre, de jeunes catholiques ont prié pour la paix face à la frontière avec la Corée du Nord. Par ailleurs, les comités paroissiaux encouragent l’accueil des réfugiés nord-coréens, fuyant le régime le plus répressif au monde envers les religions. Les diocèses d’Uijeongbu et de Chuncheon, situés à la frontière, sont en pointe sur la question, et forment des missionnaires en vue du dialogue avec ces réfugiés. Ces preuves de bonne volonté ne vont pas de soi, car les Coréens du Sud sont majoritairement méfiants à l’égard de leurs confrères du Nord. Ils sont, pour la plupart, farouchement opposés à l’idée d’une réunification de la Corée, qui menacerait leur modèle économique.
Un afflux de réfugiés fait monter la tension
Selon humanrightskorea.com, le nombre d’exilés fuyant la Corée du Nord a encore augmenté en 2016, malgré les mesures drastiques prises par le gouvernement de Pyongyang. La récente et énième démonstration de l’armée de Kim Young-un s’explique en partie par la volonté de montrer la force du régime, discrédité par ses citoyens qui “votent avec leurs pieds”. Mais les fuyards qui parviennent à sortir de leur pays rencontrent de grandes difficultés d’insertions, faute d’éducation, et sont rarement bien reçus. Le père Pius Yi Ki-soo, président du comité de réconciliation nationale de l’Archidiocèse de Daegu, le déplore auprès d’Ucanews : “Nous rencontrons beaucoup de réfugiés de Corée du Nord mais nous nous préoccupons peu d’eux”.