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Venezuela : des séminaristes jetés de force entièrement nus dans la rue

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Ramón Antonio Pérez - Aleteia Brésil - publié le 07/08/16
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“L’intransigeance et le fanatisme ne peuvent s’emparer ainsi des citoyens”, prévient l’archevêque de Mérida.“Nous dénonçons le traitement humiliant infligé à des jeunes gens qui ont été pris au piège, déshabillés et battus par des groupes proches du gouvernement de Nicolas Maduro”. Mgr Baltazar Enrique Cardozo, archevêque métropolitain de Mérida, a dénoncé et condamné de tels actes et critiqué l’action des groupes gouvernementaux qui menacent l’intégrité physique et morale des citoyens. Quelques jours plus tôt, l’archevêque de Caracas, Mgr Jorge Urosa, exprimait dans nos colonnes sa vive préoccupation face à la crise humanitaire que connaît le Venezuela et dénonçait les crimes devenus “de plus en plus atroces : mutilations, décapitations et les victimes criblées de multiples coups de feu. Du jamais vu au Venezuela…”

Ces actes de violence humiliants ont été commis il y a près d’un mois, le vendredi 1er juillet, alors que les étudiants passaient à proximité de l’endroit où devait avoir lieu une initiative solidaire de remise de médicaments, en présence de l’épouse du prisonnier politique Leopoldo Lopez. Les séminaristes ont été sauvagement battus, dépossédés de leurs vêtements et largués de force, entièrement nus, dans la rue. Leurs vêtements et les livres qu’ils emportaient pour leur cours d’anglais ont été jetés au milieu des pneus qui brûlaient sur la voie publique. Ces étudiants étaient au nombre de quatre ou cinq, signale l’agence d’information hispanophone ACIprensa.

“L’intransigeance et le fanatisme ne peuvent pas s’emparer ainsi des citoyens”, a averti Mgr Cardozo dans son message, mettant en cause la responsabilité des forces de l’ordre qui “ne font rien pour empêcher ces outrages”. L’archevêque de Merida a invité les Vénézuéliens à prier pour la fin de la violence et abandonner “les discours de haine”.

La marche des catholiques pour la paix et la non-violence

Il n’est pas formellement prouvé que ces actes aient été dictés spécifiquement par haine de la foi chrétienne ; cependant, dans la spirale de violence que connaît le Venezuela, les prêtres sont menacés, agressés et dévalisés de plus en plus souvent, tandis que l’on constate une recrudescence d’attaques d’églises.

Dans le diocèse de Guarenas, l’évêque est la cible fréquente d’insultes de la part de proches du gouvernement de Nicolas Maduro, qui estiment que ses messages sont “antirévolutionnaires”. Le 25 Juin, un prêtre du diocèse, le père Clemente Medina, a été blessé à l’arme blanche lorsque plusieurs hommes ont envahi dans la matinée la paroisse de Saint-Joseph.

Ces faits et bien d’autres ont conduit à organiser une marche pour la paix et la non-violence, samedi 2 juillet. “Nous ne voulons pas que l’indifférence devienne complice d’une situation qui se généralise et nous affecte tous”, ont affirmé les organisateurs.

L’Église prompte à pardonner

Le secrétaire général de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), Ernesto Samper, annonçait le 21 juillet dernier que le gouvernement du président Nicolas Maduro avait accepté que le Saint-Siège se joigne à la médiation internationale pour un dialogue avec l’opposition : la Table pour l’unité démocratique (MUD, centre droit). Mais, au Vatican, tout en rappelant la “disponibilité” du Saint-Siège, le directeur du Bureau de presse a indiqué le lendemain qu’aucune requête formelle en ce sens n’était encore parvenue à la nonciature, ni à la Secrétairerie d’État. Mgr Aldo Giordano, nonce à Caracas, a confirmé le 23 juillet qu’il demeurait dans l’attente de recevoir la “substance” et les “détails” de cette médiation qu’il est prêt à mener.

Toutefois, le pape François, invité le 1er août dernier lors du vol retour des JMJ de Cracovie, à s’exprimer sur la participation éventuelle du Saint-Siège à cette médiation, a confirmé la nouvelle : “On pense en ce moment – mais je ne suis pas sûr – à la possibilité que dans le groupe de médiation, il y ait aussi un représentant du Saint-Siège”. Un signe de miséricorde pour ce pays qui traverse une crise sociale et politique sans précédent.

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