Après une année morose en France, le football a ravivé la flamme qui vascillait dans le coeur de nombreux supporters français.Une résurrection tout d’abord au plan purement sportif. Secouée par les blessures d’éléments clefs comme Varane, la suspension de Sakho et les déboires judiciaires de Karim Benzema, l’équipe de France a relevé la tête et démontré qu’aucun des absents n’était finalement irremplaçable. Cet Euro a rassuré les parieurs qui doutaient de cette équipe de France. Elle les a fait mentir, prouvant qu’elle était capable de mouiller le maillot et de développer un esprit collectif digne de celle de la génération 98. Le triste épisode de la grève de Knysna est mort avec la résurrection de Patrice Evra, prouvant à chaque match sa stature de vétéran exemplaire dans chaque engagement et généreux dans l’effort.
Un nouveau souffle bleu-blanc-rouge
L’élimination dimanche soir de la bande à Grizou en finale n’a pas tellement terni le scénario. L’Euro 2016 a été l’occasion pour des millions de français, de réapprendre à aimer la France fièrement pavoisée. Le drapeau tricolore a repris sa place aux balcons, aux terrasses, dans les gradins… Depuis les attentats de novembre (qui étaient dans bon nombre de têtes, notamment pendant le France-Allemagne) on savait que le drapeau tricolore recommençait à avoir la cote. Pendant un mois il a recouvert les façades des immeubles, sortait des voitures, recouvrait les bâtiments publics. “Patriotisme de papier” diront certain, sans doute auront-ils partiellement raison ; mais en réalité cela n’a que peu d’importance. Pendant un mois, dans un pays fracturé par la tension sociale, le championnat d’Europe a provoqué une immense ferveur populaire et patriotique. Personne n’est dupe, chacun sait que cette fête géante n’a strictement rien gommé. Que la France est toujours au bord de l’explosion, les cinquante interpellations qui ont eu lieu dans la nuit nous l’ont rappelé. Personne n’est dupe mais beaucoup ont voulu oublier cela le temps d’un Euro de foot.
Une belle image des supporters
Ensuite, il faut le souligner, les supporters ont démontré que le hooliganisme ne touchait qu’une infime minorité des fans de football. On retiendra les inénarrables supporters irlandais et la ferveur des islandais qui ont bien vite effacé les agissements stupides des Russes et des Britanniques. Au grand dam de Jean-Claude Juncker, les spectateurs de l’Euro se sont rassemblés non parce qu’ils étaient européens mais bien parce qu’ils étaient patriotes et fiers de leurs couleurs.
Ce beau spectacle a redonné au foot français ses lettres de noblesse et confirmé qu’une nouvelle génération était née, sans doute aussi talentueuse que celle de leurs ainés. Avec un petit plus qui illumine le monde pas toujours rose de l’univers du football : la Foi.