Cette semaine, à l’occasion de l’audience générale du mercredi, le Saint-Père a rappelé aux chrétiens que la prière ne sert à rien si l’âme n’est pas humble et repentie.“Il ne suffit pas de nous demander combien de fois nous prions, il vaut mieux nous demander comment est notre cœur, en extirper l’arrogance et l’hypocrisie. Il faut apprendre à retrouver le chemin de notre cœur.” Nouvelle catéchèse, nouvel enseignement du Pape sur la Miséricorde de Dieu qui doit être accueillie en priant “avec persévérance”, comme il avait expliqué la semaine dernière, mais également de manière correcte, en ayant la “bonne attitude“, a-t-il souligné lors de l’audience générale de ce mercredi 1er juin.
Comme tous les mercredis, à l’audience générale, la place Saint-Pierre grouillait de fidèles et pèlerins arrivés très tôt pour être au plus près de lui lors de son tour en papamobile transformé désormais en séance d’embrassades et de caresses. Dans la foule, les pèlerins de Bayonne, avec l’évêque, Mgr Aillet, ainsi que les jeunes et les autres groupes venus de plusieurs diocèses de France, que le Pape saluera chaleureusement.
Après le chaos le silence
Mais le tintamarre a rapidement disparu dès les premiers mots prononcés par le Saint-Père qui a centré sa catéchèse sur “la valeur de l’intimité et du silence” pour rencontrer Dieu et lui parler. “Nous sommes tous pris par la frénésie du rythme quotidien, souvent à la merci de sensations, étourdis, confus. Il est nécessaire d’apprendre à retrouver le chemin de notre coeur (…) où à partir de là seulement, nous pourrons à notre tour rencontrer les autres et parler avec eux”, a-t-il exhorté en expliquant la “bonne attitude” à avoir lorsque l’on prie.
La mauvaise et la bonne façon de prier
Et pour expliquer cette “bonne attitude” à avoir, le Pape s’est servi de la parabole du pharisien et du publicain rapporté dans l’évangile de Luc (Lc 18, 9-14). D’un côté nous trouvons Le pharisien qui “prie Dieu, mais en réalité est tourné vers lui-même. Il est irréprochable pour son observance de la loi. Mais il néglige le commandement le plus important : l’amour pour Dieu et pour le prochain”, de l’autre le publicain “avec une âme humble et repentie. Ses gestes de pénitence et ses paroles brèves et simples témoignent de la conscience qu’il a de sa pauvre condition”.
Et le Pape de continuer : “Si le pharisien ne demande rien parce qu’il a déjà tout, le publicain peut seulement mendier la miséricorde de Dieu. En se présentant “les mains vides”, en se reconnaissant pécheur, le publicain nous montre la condition nécessaire pour recevoir le pardon du Seigneur”, résume le texte en français.
La parabole enseigne que ce n’est pas “l’appartenance sociale” qui détermine si le chrétien est un “pécheur” ou “un juste” mais sa façon de “se rapporter à Dieu et à ses frères”. Et sur ce point, le pape François n’a pas lésinié sur sa petite métaphore du jour, comparant le pharisien à un “frimeur se pavanant devant une glace au lieu de vraiment prier”, à un “hypocrite”, à un “corrompu” qui se croit en droit de “juger ou mépriser autrui”. La suffisance “compromet toute bonne action, vide la prière, éloigne de Dieu et des autres”, a insisté le Pape. Et si Dieu préfère l’humilité ce n’est pas pour “nous avilir”, a-t-il ajouté, mais parce que c’est “la condition sine qua non” pour “toucher le cœur de Dieu et l’ouvrir en grand”.
Car, les chrétiens ne doivent jamais oublier : Dieu “à un faible pour les humbles”. Devant un cœur humble, comme celui du publicain, “Il ouvre son cœur entièrement” , a conclu le Saint-Père sur le modèle de la sentence de Jésus à la fin de la parabole : “Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé “.