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Le grand retour du latin

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Thomas L. McDonald - publié le 20/05/16
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Quelle est la partie de votre corps qui est caput ? A- manus, B- pedes, C- pectoraVous n’avez pas eu un seul cours de latin dans votre vie et il se peut que vous pensiez que cette question tirée de l’examen national de latin est impossible. En fait, vous connaissez déjà la réponse.

Caput ? Facile. Pensez au français. Que se passe-t-il lors d’une décapitation ? Vous perdez littéralement votre tête. Ergo (“Donc” en latin), caput est la tête.

Et pour le reste ? Avez-vous jamais fait des choses manuellement (manus), été piéton (pedes), travaillé vos pectoraux (pectora) ? Votre vocabulaire latin est déjà riche de plusieurs mots : mains, pieds, poitrine.

“Étudier le latin profite à tous les élèves de manière différente”, affirme Kristie Joyce, une enseignante de latin dans un lycée du New Jersey. “Ayant étudié le latin (aujourd’hui enseignante), j’ai constaté une amélioration non seulement de mon vocabulaire mais également de ma compréhension de ma langue maternelle. L’apprentissage des règles grammaticales (nombreuses !) en latin m’a aidé à mieux comprendre la grammaire et la structure de ma langue usuelle, me permettant d’écrire et de m’exprimer mieux. Cela permet également d’acquérir plus facilement d’autres langues.”

Il se peut que l’Église ait mis le latin aux oubliettes, mais il fait un retour retentissant dans le monde séculaire et après l’espagnol et le français, il est devenu la troisième langue étudiée aux États-Unis. Le plus gros problème du latin n’est pas l’absence d’intérêt pour cette langue “morte” ni l’ablatif absolu, mais trouver un nombre suffisant d’enseignants.

 Le langage de la foi

Latin et catholicisme vont bien ensemble, tout comme le vin et le fromage. Le christianisme a des racines juives mais s’est développé sur le sol romain, et ces tensions en ont fait sa richesse. Avec l’expansion de la foi, le latin est devenu un langage unificateur de culte et de discours, puis a disparu pour devenir la langue du sacré.

Mais pour beaucoup cela pourrait être une barrière à une meilleure compréhension. L’objectif du Sacrosanctum Consilium (Constitution sur la sainte liturgie) de Vatican II était de libéraliser la langue vernaculaire pour une meilleure compréhension des fidèles, et non de bannir complètement le latin. En effet il y est dit explicitement que “l’usage du latin doit être maintenu pour les rites latins”, ainsi que pour l’office quotidien. Mais avec le temps, il a disparu pour ne revenir que maintenant.

Au prieuré de Notre-Dame d’Éphèse dans le Missouri, la vie des joyeuses bénédictines de Marie est imprégnée de latin. Les sœurs assistent à la Forme extraordinaire de la messe.

“J’ai commencé à assister à la messe selon la forme extraordinaire du rite quelques années avant de rejoindre le prieuré”, confie Mère Cecelia. “Le peu de latin que je connaissais me venait de la liturgie. Je peux dire que mon amour pour cette langue est né au cours de cette première messe.”

“Bien que ne comprenant pas ce que chantait le chœur ou le prêtre, il ne faisait aucun doute pour moi que Dieu savait. C’était cela le plus important ! Les mystères du latin ont commencé à m’attirer de plus en plus, m’incitant à l’apprendre seule. Je me souviens avoir essayé d’apprendre par cœur le Notre Père et le Je vous salue Marie en latin, peu de temps après cette expérience qui a vraiment changé ma vie.”

Les novices n’ont pas toutes la même connaissance du latin, ni la même capacité à apprendre ; mais comme le dit Mère Cecelia, du fait de leur exposition au latin, elles peuvent l’apprendre assez rapidement.

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