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Ils sont monarchistes. Et vous ?

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Marc Eynaud - publié le 11/05/16
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Le mouvement politique royaliste et nationaliste Action française organisait samedi 7 mai un colloque intitulé “Je suis monarchiste, pourquoi pas vous ?”Le Forum de Grenelle a fait salle comble. Au moins 300 personnes se sont rendues au colloque organisé par l’association royaliste maurrassienne Action française (AF). Une foule se presse autour des quelques stands. Les vêtements patriotiques et cocardiers, les livres de Charles Maurras et de Léon Daudet côtoient ceux de Robert Brasillach et les CD de Jean-Pax Méfret. Les cravates à fleurs de lys foisonnent et les invités se succèdent à la tribune. Les royalistes croisent le fer avec des “républicains intelligents” et des experts : politologues, essayistes ou journalistes. Sympathisants, militants et curieux se pressent devant la scène. En quelques secondes le ton est donné : La France va mal. Pointant une crise politique, économique, identitaire et institutionnelle, les invités se succèdent pour dresser le constat d’un pays à la dérive. Tous unanimes sur le diagnostic, ils le seront moins sur le traitement.

Le point sur les problèmes migratoires

Marion Maréchal-Le Pen et Robert Ménard étaient les stars de ce rendez-vous. Avec Dominique Jamet et Roland Hureaux, ils ont représenté le camp républicain. Si l’AF se défend d’appartenir à l’extrême-droite, les invités issus de ce bord politique ont été pourtant bien accueillis. Devant un parterre très jeune acquis à sa cause, la députée frontiste a repris le thème de la crise migratoire sous les approbations et les applaudissements, martelant sa lassitude vis-à-vis de valeurs républicaines que personne ne saurait définir, déclarant que son monarque préféré est François 1eou encore que “le FN est le plus monarchiste des partis politiques français”. Le discours télétransmis du maire de Béziers laissera les participants sur leur faim, haché par une connexion qui ne voulait pas lui laisser la parole !

Parmi les thèmes abordés : les problèmes migratoires ou la France périphérique. Cette France dont l’Action française veut se faire le porte-parole. Ce “pays réel opposé au pays légal” selon la formule de sa figure intellectuelle tutélaire, Charles Maurras.

Le mouvement a le vent en poupe

Que les républicains se le disent, “le vieux monde est de retour”. Aux dires du responsable communication, l’association a connu un véritable rebond au moment des Manifs pour Tous. Si le nombre précis de membres à jour de cotisations restera secret, il aurait presque doublé en deux ans. “Habituellement on se réfère au nombre d’abonnés de notre hebdo que nous estimons à 9 000.”

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Colloque de l’Action française ce samedi 7 mai au Forum de Grenelle à Paris © AF

Qui sont les militants de l’AF ?

Ils sont jeunes. Loin de l’image classique du militant nationaliste, ils ont souvent la barbe et les cheveux longs. L’AF se différencie des formations traditionnelles dans la mesure où chaque antenne régionale garde son indépendance. Ainsi les monarchistes marseillais avaient-ils largement soutenu la candidature et la campagne de Stéphane Ravier, sénateur-maire de Marseille. Sont-ils catholiques ? Oui pour la plupart affirme un militant, bien qu’une part croissante d’entre eux confesse son néo-paganisme.

Quoiqu’il en soit, force est de constater que l’affaiblissement du personnel et de la parole politique républicains a profité aux royalistes. L’occasion pour ces jeunes militants de montrer aux observateurs que la jeunesse est désespérément moins progressiste que les générations précédentes. Comme un vent de radicalité chassant les nuées du Progrès. S’ils sont peu nombreux en proportion, mais de plus en plus visibles. Et pour citer l’écrivain Jean Raspail, grand ami des monarchistes, “L’idée royaliste ne sera jamais ringarde car elle est permanente”. Rajeunissant sans cesse ses troupes et traversant les époques, l’Action française entend bien continuer à le prouver. Que l’on soit ou non d’accord.

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