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Une calotte du pape François s’envole… aux enchères

A gust of wind lifts the skull cap of Pope Francis at the end of his weekly general audience at St Peter's square on May 20, 2015 at the Vatican. AFP PHOTO / FILIPPO MONTEFORTE / AFP PHOTO / FILIPPO MONTEFORTE

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 03/05/16
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Un couvre-chef papal adjugé 16 000 euros, pour le meilleur ou pour le pire ?On est loin pour le moment de la précieuse relique à conserver au fond d’une vitrine comme “un bien exceptionnel” dans un lieu sacré. Alors qu’à Montrésor, un petit village du Lochois, en France, une des rares calottes de Jean Paul II a été posée, le 11 avril dernier, très cérémonieusement dans “une châsse vitrée, inviolable et incassable”, à la collégiale Saint-Jean-Baptiste, pour être montrée au plus grand nombre, une calotte du pape François vient de s’envoler aux enchères à “seulement” 16 000 euros.

La vente était organisée par le site Catawiki d’enchères en ligne d’objets d’exception, au profit “en partie” de la fondation Save a Child’s Heart, basée en Israël, qui soigne des enfants souffrant de maladies cardiaques, dans les pays en développement. L’acheteur est un collectionneur américain qui la conservera dans son propre musée. La coiffe, pourtant estimée à 30 000 euros par les experts avant la vente, avait fait couler beaucoup d’encre en 2014 lorsque, sur la place Saint-Pierre, le pape François l’avait échangée contre une autre, identique, avec un spectateur.

Selon des déclarations du commissaire-priseur de Catawiki, rapportées par RTBF, Frederik Jamees, le nouveau propriétaire a acheté une pièce unique”. Il a expliqué : “Après le décès d’un Pape, ses tenues sont considérées comme des reliques et ne peuvent être revendues. Il arrive donc très rarement que des effets du Pape soient mis en vente”. On connaît juste le cas d’une calotte de Pie XII, en février 2014, vendue aux enchères à Chinon (centre de la France) à un acheteur belge, pour la somme de 4 100 euros.

Un premier exemplaire de la calotte du pape François a été vendu plus de 100 000 euros aux enchères sur eBay, en septembre 2014, au bénéfice d’une organisation humanitaire italienne, Soleterre, engagée dans la lutte contre la mortalité infantile en République démocratique du Congo. Une autre tentative avait par contre échoué, trois mois plus tard, à Stockholm, au profit de la situation des Roms en Suède. “Il n’y a pas eu d’enchères. Nous sommes peinés et choqués”, avait réagi à l’époque un porte-parole de Bukowskis, la maison de vente suédoise.

Une idée semée par le Pape

La vente aux enchères pour reverser les bénéfices à des œuvres de charité locale, est une habitude installée par le pape lui-même, parfois directement, en mettant en jeu les cadeaux qu’il a reçus, lors d’une tombola pour ensuite destiner les bénéfices à des œuvres de bienfaisance.

En 2014, une Harley-Davidson offerte au Pape à l’occasion d’un rassemblement à Rome de tous les motards pour marquer les 110 ans de la firme, s’est envolée à 241 500 euros au profit de Caritas-Rome. En 2015, c’est une tablette électronique qui a été mise en vente et s’est arrachée en quelques minutes à 28 000 euros. La somme a été reversée à une école défavorisée d’Uruguay. En 2016, coup sur coup, sont parties les deux Fiat 500 qui avaient été mises à sa disposition lors de sa visite aux États-Unis, en 2015, l’une revendue à 76 000 euros l’autre à plus de 300 000, répartis ensuite entre les écoles catholiques de New York, les organisations caritatives catholiques locales et deux associations catholiques internationales. Dans d’autres cas, ce sont des diocèses ou des particuliers qui lancent la course aux “reliques” papales.

Attention aux dérapages …

La “course à la calotte” est devenue une véritable attraction lors des bains de foule du Saint-Père aux audiences générales et lors de ses voyages, ainsi qu’une source d’amusement et d’attendrissement pour les médias ou réseaux sociaux dès qu’un coup de vent, ou un jeune enfant, la lui chipe. Les bons esprits voient en tout cela une confirmation de la simplicité et de l’humilité du pape François, une autre façon de pénétrer les cœurs et d’offrir aux hommes “son humanité et sa formidable spiritualité”, comme l’association italienne Amici di Santina Zucchinelli :

D’autres en revanche en font une lecture beaucoup moins gratifiante pour les chasseurs de calottes. C’est le cas de Philippe Bruchot, photographe reporter chez Le Bien Public, en Bourgogne, qui relève trois “hic” dans cette histoire : le premier, c’est qu’on ne sait pas quel pourcentage l’acheteur reverse aux organisations de bienfaisance ; le deuxième c’est que “le Pape n’a certainement pas échangé sa calotte pour la retrouver en vente sur Internet dans de telles conditions” ; et son troisième point laisse sous-entendre un risque de dérapage de certains… Il ne faudrait effectivement pas, comme il a l’air de craindre déjà, que “le sacré, la complicité, la spiritualité” soient “balayés par la cupidité et le goût du paraître”…

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