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Une nouvelle école pour assurer la transmission

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Louise Alméras - publié le 02/05/16
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Un groupe d’universitaires de haut niveau se mobilise pour le corps professoral et l’éducation de la jeunesse à venir.L’École Professorale de Paris ouvre ses portes dès la rentrée prochaine au collège-lycée Saint-Jean de Passy, dans le XVIe arrondissement parisien, avec qui elle est en partenariat. L’objectif est de garantir une formation d’excellence aux futurs enseignants de Lettres et de Sciences. L’école privée prévoit pour cela deux cursus. Un en formation continue pour lequel les professeurs déjà en poste envoient un dossier d’admission, et un autre sur trois ans, à temps partiel, pour permettre aux élèves de suivre en parallèle leurs études universitaires, ici obligatoires. Le recrutement se fait sur concours, à Bac+2, avec trois épreuves à l’écrit et trois à l’oral pour ce dernier.

Le niveau vise celui de l’ENS, pour ne pas décevoir les plus ambitieux. Bien plus, l’exigence est portée sur l’enseignement futur, la qualité du savoir intellectuel et l’acquisition des compétences académiques dans le respect de chaque discipline. Les diplômés ont vocation à devenir enseignants dans le privé ou le public, dans le secondaire ou en classes préparatoires avec le niveau des agrégés. Pour leur permettre d’être opérationnels, des cours de pédagogie et un stage en dernière année sont prévus.

L’équipe fondatrice

Le directeur de l’École professorale de Paris est Philippe Nemo, ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, docteur d’État des Lettres et Sciences humaines. Il a enseigné à l’ESCP de Paris et il est également maître de conférence à HEC. Philosophe et auteur d’une vingtaine d’ouvrages, ses réflexions l’ont amené à se pencher sur la question : “Quel enseignement secondaire pour le XXIe siècle ?”. Il s’est entouré de personnalités à son image à la formation intellectuelle bien assise. Pour commencer, Chantal Delsol, Professeur des universités en philosophie et membre de l’Académie catholique de France, fondatrice de l’Institut de recherche Hannah Arendt ou encore directrice de collection aux Éditions de la Table Ronde, puis aux Éditions du Cerf. L’ancien élève de la rue d’Ulm, Laurent Lafforgue, assurera une partie de l’enseignement de la formation continue en mathématiques, discipline dans laquelle il est agrégé. Directeur de recherche au CNRS, il a obtenu la médaille Fields pour ses contributions scientifiques et s’intéresse depuis 2004 à l’éducation. Le parcours des autres fondateurs est tout aussi prestigieux, puisqu’il s’agit de Jean-Noël Dumont, agrégé de philosophie, Hubert Aupetit, normalien de la rue d’Ulm également, tout comme Alain Lanavère, qui est un professeur passionné et passionnant, et enfin Bernard Valade, professeur émérite en Sciences humaines et sociales.

L’esprit du projet pédagogique

La prise de conscience est forte, et cette courageuse lucidité ne laisse pas de mesurer le gouffre qui la sépare du discours actuel sur l’enseignement.

À long terme, “le but est de contribuer à recréer les conditions d’existence d’un enseignement secondaire d’excellence“, de renouer avec la “formation classique, conforme à ce qu’a toujours été l’enseignement secondaire depuis l’Antiquité” qui a été profondément rongé ces dernières décennies.

Le ton n’est ni moralisateur, ni alarmiste, il est juste et l’école doit continuer sa requête : “Il est indispensable qu’il soit restauré, sans quoi le continent européen décrochera par rapport aux deux autres grands pôles de culture scientifique que sont l’Amérique du Nord et la nouvelle Asie (Chine, Japon, Corée…). Les jeunes à qui nos diplômés feront classe à partir de 2020 vivront pendant tout le XXIe siècle. À cet horizon, que sera devenu le monde, que sera devenue la France, comment se seront transformées nos sociétés ? Quelles bases morale et intellectuelle, quelle culture humaniste et scientifique les écoles secondaires devront-elles donner à leurs élèves pour leur permettre de se repérer dans ce nouvel environnement mondialisé et d’y maintenir les acquis essentiels de la civilisation ?”

Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes pour la rentrée 2016, uniquement en section littéraire. La date limite pour concourir est fixée au 25 mai 2016, avec des épreuves jusqu’à la fin du mois de juin.

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