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Le pape François attendu en Arménie du 24 au 26 juin

Pope Francis (L) greets Supreme Patriarch and Catholicos of All Armenians, Karekin II during an Armenian-Rite mass marking 100 years since the mass killings of Armenians under the Ottoman Empire, on April 12, 2015 at St Peter's basilica in Vatican. Pope Francis uttered the word "genocide" on Sunday to describe the mass murder of Armenians 100 years ago, sparking fury from Turkey which slammed the term as "far from historical reality". AFP PHOTO / ANDREAS SOLARO / AFP PHOTO / ANDREAS SOLARO

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 13/04/16
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Première étape d’un voyage dans le Caucase qui conduira le Saint-Père aussi en Géorgie et en Azerbaïdjan, à un moment de forte tension entre Erevan et Bakou dans le Haut-Karabakh C’est officiel. “Sur invitations de Sa Sainteté Karekin II, Patriarche suprême et catholicos des Arméniens, des autorités civiles et de l’Église catholique”, le pape François se rendra en Arménie du 24 au 26 juin 2016, annonce un communiqué du Vatican. Mais l’Arménie ne sera que la première étape d’un voyage dans le Caucase qui conduira également le Souverain Pontife en Géorgie puis en Azerbaïdjan du 30 septembre au 2 octobre, sur invitations d’Élie II, patriarche de Géorgie et des autorités civiles et religieuses de Géorgie et d’Azerbaïdjan.

Un voyage en pleine tension

Ce voyage dans le Caucase arrive à un moment où les hostilités profondes entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, se sont rallumées dans le Haut-Karabakh, petite république autoproclamée (en 1991) d’à peine 150 000 habitants (80% d’arméniens), non reconnue par la communauté internationale. Entre les 2 et 5 avril dernier, d’importants combats ont éclaté entre Erevan et Bakou, dans les secteurs sud-est et nord-est de la frontière, faisant 90 morts, entre civils et militaires dans les deux camps. Ces combats sont considérés comme  “les pires” depuis le cessez-le-feu, conclu en 1994, après un conflit ayant fait 30 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés.

En Arménie

Malgré ces nouvelles tensions, citoyens, fidèles et communautés d’Arménie attendent avec “joie et impatience” la visite du pape, confie Mgr Raphael Minassian, archevêque des arméniens catholiques d’Europe de l’Est à l’agence de presse catholique italienne, SIR. Et il ajoute : “Cette visite est une vraie bénédiction. Pour nous, de l’Église catholique, un encouragement à poursuivre notre mission; et pour tout le peuple arménien, une grande belle occasion d’exprimer sa gratitude au Saint-Père pour avoir reconnu le génocide subi sous l’empire ottoman comme “premier génocide du XXe siècle”. Nous lui en sommes vraiment très reconnaissants”.

Cent ans après le génocide arménien sous l’Empire ottoman, l’expression “premier génocide du XXe siècle” utilisée par Jean Paul II en 2001 et reprise par le pape François au cours d’une messe à Saint-Pierre à la mémoire des victimes (soit 75% de la population arménienne), le 12 avril 2015, avait provoqué la colère de la Turquie, et une dégradations des relations diplomatiques. Ankara refuse obstinément d’admettre l’existence de ce génocide, bien que celui-ci ne fasse aucun doute pour les historiens, et malgré sa reconnaissance par une vingtaine d’États dont la France et le Saint-Siège, comme par de nombreux parlements et instances internationales.

À cette occasion, le Pape avait proclamé saint Grégoire de Narek (mystique arménien du Xe siècle) docteur de l’Église, et écrit un message “aux Arméniens” dont quatre copies autographes ont été remises à Karekin II et au catholicos arménien Aram Ier Kechichian de la Grande Maison de Cilicie, au Patriarche catholique Nerses Bedros XIX Tamouni, et au président de la République du pays Serge Sarkissian, venus pour la circonstance.

Dans le sillage de Jean Paul II

Très attendue par les Arméniens : la très probable visite de François au mémorial du génocide à Erevan, qui serait pour eux une reconnaissance ultérieure du massacre, longtemps occulté mais aujourd’hui replacé par le pape, dans la perspective des grandes tragédies du siècle passé : nazisme, stalinisme, Khmers rouges au Cambodge, génocide des Tutsis au Rwanda…

15 ans après la visite de Jean Paul II, venu commémorer les 1 700 ans du christianisme, cette visite est également à considérer dans un contexte mondial très particulier où aujourd’hui encore “les chrétiens d’Orient – dont les Arméniens – sont victimes de fanatisme et de barbarie dans plusieurs pays au Moyen-Orient”. Selon Patrice Djololian, président du Conseil diocésain de l’Église apostolique arménienne de France, il est bon, dans ce contexte, “de montrer que les valeurs chrétiennes sont universelles et que nous sommes encore très vigilants pour essayer de les défendre et de les respecter”.

Interrogé par Radio Vatican, à la mi-mars, soit dès les premières fuites d’une “possible visite” du Pape dans le pays, le dirigeant de la communauté arménienne a évoqué “les relations cordiales et chaleureuses” qui unissent l’Eglise catholique et l’Église apostolique arménienne, majoritaire dans le pays. “Au-delà de leurs différences théologiques, estime-t-il, les deux communautés représentent “la famille chrétienne” avec des valeurs qui sont les mêmes, “elles doivent le montrer”.

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