Au Regina Cœli, le Saint-Père a cité en particulier le cas du père salésien Tom Uzhunnalil, enlevé le 4 mars dernier au Yémen. En toile de fond : la joie de la Résurrection qui transforme le désespoir en espérance, la tristesse en joie.Après la prière du Regina Cœli – qui remplace l’Angélus pendant la période pascale – le pape François a demandé ce dimanche 11 avril “la libération de toutes les personne séquestrées dans les zones de conflit”. Il a cité en particulier le cas du père salésien Tom Uzhunnalil, enlevé le 4 mars dernier au couvent des missionnaires de la Charité, à Aden, au Yémen, lors d’une attaque des djihadistes qui a coûté la vie à seize personnes dont quatre religieuses.
Au lieu de fuir, l’aumônier était allé consommer à la chapelle toutes les hosties consacrées et ainsi évité que les assaillants ne commettent des actes sacrilèges. Depuis, plus aucune nouvelles de lui, sauf de folles rumeurs de tortures et crucifixion à la veille de Pâques, démenties par Mgr Paul Hinder, capucin suisse, vicaire apostolique d’Arabie du Sud (Émirats arabes unis, Oman et Yémen). À l’Angélus du 6 mars dernier, le Pape, “indigné” et “choqué”, avait aussitôt réagi à la nouvelle de l’attaque, dénonçant un “acte de violence insensé et diabolique”.
Avant son appel et la prière mariale avec tous les pèlerins et fidèles rassemblés par milliers place Saint-Pierre, François a rappelé aux chrétiens leur mission “d’annoncer le message de la résurrection à tous ceux qui souffrent” pour leur faire sentir “un signe de la puissance miséricordieuse” du Christ ressuscité. La présence de Jésus, a-t-il rappelé, “transforme toute chose” : les ténèbres en lumière ; le travail inutile en travail “à nouveau fructueux et prometteur” ; la sensation de lassitude et d’abandon en “nouvel élan”, et “certitude qu’Il est avec nous”.
Jésus toujours là
Le Pape était parti de l’Évangile du jour sur “la troisième apparition de Jésus ressuscité aux disciples sur les rives du lac de Galilée et la description de la pêche miraculeuse” qui s’inscrit dans le cadre de la vie quotidienne des disciples. Ceux-ci sont retournés à leurs occupations “après les jours bouleversants de la Passion, de la mort et de la Résurrection du Seigneur”. Les sentiments de “joie et stupeur” qui animent l’esprit des apôtres, après ces retrouvailles, “tranchent fortement” avec “l’égarement, le désespoir, le sentiment d’impuissance” qu’ils éprouvaient. Ils l’avaient vu ressuscité, mais ont pensé : “Il est parti et nous a laissés… Cela s’est passé comme un rêve…”.
À ces pêcheurs, fatigués et déçus – devant leurs filets vides, qui sont, en quelque sorte, “comme le bilan de leur expérience avec Jésus”, explique le Pape – le Seigneur dit : “Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez”. Les disciples eurent confiance en Jésus, et la pêche fut incroyablement abondante. Et c’est parce qu’ils ont eu confiance, insiste-t-il.
Joie profonde et d’une espérance invincible
Alors Jean s’adresse à Pierre et dit : “C’est le Seigneur !”. Et aussitôt Pierre se jette dans l’eau et nage vers le rivage, vers Jésus. L’exclamation : “C’est le Seigneur !”, renferme tout l’enthousiasme de la foi pascale, emplie de joie et de stupeur qu’ils ont retrouvé “tout l’enthousiasme” de leur foi. Depuis, ces mêmes sentiments animent l’Église, la communauté de Jésus ressuscité. “Cette communauté c’est nous tous !”, assure le Pape, même si “les ténèbres du mal, le poids de la vie quotidienne, semblent parfois prendre le dessus”. La lumière de Pâques brille désormais “éternellement” sur tous ceux qui suivent le Seigneur Jésus. “La grande annonce de la Résurrection, conclut le Pape, infuse dans le cœur des croyants une joie intime et une espérance invincible.”