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Comment seront formés les nouveaux séminaristes ?

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Alfa y Omega - publié le 03/04/16
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Une des nouveautés des prochaines décennies : même avec une dispense, les séminaristes âgés de moins de 25 ans ne pourront pas être ordonnés.La formation du futur prêtre n’est pas une formation comme les autres. Elle est à la fois spirituelle, intellectuelle, pastorale et humaine, à “la taille de leur future mission”. Cela fait près de trois ans que le Saint-Siège travaille à la rédaction de la nouvelle Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis, le document-cadre destiné à établir la formation que recevront les séminaristes du monde entier dans les prochaines décennies.  

Le document préparatoire, que les conférences épiscopales du monde entier sont entrain d’étudier et auquel Alfa y Omega a eu accès, se fixe un objectif  principal : que les séminaires soient des écoles de formation intégrales, où les jeunes appelés au sacerdoce puissent “être configurés au Christ”  comme les “disciples” et, en même temps “connaître, discerner et travailler de façon systématique”, tout au long de leur itinéraire de formation, les “carences et défauts” dérivés de leur “situation familiale, sociale et culturelle”, afin de les travailler avec une aide psychologique et spirituelle.

La nouvelle Ratio recueille des expériences que certains pays, notamment l’Espagne, appliquent déjà depuis des années afin d’aider les jeunes appelés au sacerdoce à dépasser “les carences de plus en plus fréquentes de formation humaniste” et l’immaturité humaine et affective avec laquelle ces jeunes arrivent au séminaire.

27 ans, comme âge minimum habituel

Selon les informations fournies en exclusivité  par Alfa y Omega la semaine dernière, le Saint-Siège envisagerait de retarder de deux ans l’âge minimum pour recevoir l’ordination sacerdotale : de 23 à 25 ans. Ordinairement, l’Église exige déjà que les séminaristes soient âgés de 25 ans accomplis pour être ordonnés prêtres, même si elle envisage la possibilité que des jeunes de 23 et 24 ans puissent être ordonnés avec une dispense spéciale de leur évêque. Désormais la nouvelle Ratio propose d’ajouter deux ans tant à l’âge minimum avec dispense (qui passerait de  23 à 25 ans), qu’à l’âge minimum de l’ordination habituelle, qui serait porté de 25 ans à 27 ans.

Autre nouveauté de la Ratio : l’exigence d’un cours propédeutique obligatoire dans tous les séminaires du monde, “non inférieur à un an et non supérieur à deux ans. Pendant toute la durée de ce cours, on renforcera la dimension spirituelle du jeune et on l’éduquera “à l’usage des règles de discernement vocationnel” qui le conduiront à  “une décision plus libre pour continuer la formation sacerdotale ou choisir une autre voie”.

Des psychologues dès le début

Le recours à l’éclairage d’un psychologue pourra être utile. La nouvelle Ratio propose que, dès cette étape, les formateurs et directeurs spirituels s’appuient sur le travail de psychologues pour que le candidat puisse “identifier et accepter ses propre qualités et défauts, qui feront l’objet d’un travail systématique durant les étapes suivantes” ; et aussi pour permettre “une analyse de la réalité familiale et sociale des séminaristes” afin d’acquérir une vision de “critique constructive” de leur propre vie. On inclura aussi une éducation à des “habitudes visant à entretenir leur santé physique et psychique : sport, alimentation, hygiène, gestion des sentiments et de la sexualité …”.  Ces épreuves psychologiques pourront aussi rendre d’utiles services aux recteurs quand ils évalueront “l’aptitude du candidat au sacerdoce à poursuivre cette formation”.

Les vocations adultes

L’arrivée de plus en plus fréquente d’hommes d’âge mûr dans les séminaires est également envisagée dans la nouvelle Ratio. Comme l’explique Santiago Bohigues, secrétaire de la Commission épiscopale pour le clergé et les séminaires. Il y a de plus en plus de séminaristes plus âgés qui répondent finalement à la vocation après avoir terminé leur carrière, commencé à travailler et constaté qu’ils ne peuvent plus attendre pour répondre à l’appel de Dieu. C’est une richesse, mais aussi un défi, car ce sont des personnes qui ont déjà mûri une spiritualité bien précise, avec des habitudes déjà enracinées et dotés d’une vision sur eux-mêmes qu’ils ont plus de mal à reconsidérer, si elle ne correspond pas à la réalité”.

C’est pourquoi, la Ratio oppose un Non catégorique à toute tendance à “diminuer les exigences” de la formation humaine, spirituelle, psychologique et affective des séminaristes seulement parce qu’ils sont des adultes, car elle considère qu’il est “fondamental d’assurer l’accompagnement adéquat” des séminaristes plus âgés.

Unité avec les religieux

Le Saint-Siège étudie aussi de demander à chaque Conférence épiscopale d’élaborer une Ratio nationale, comme celle qui existe déjà en Espagne et qu’ils sont entrain actuellement de “réviser et d’actualiser”, confirme à  Alfa y Omega la Conférence épiscopale espagnole (CEE). Le document doit assurer l’unité des critères dans chaque pays, permettant de  faire “la meilleure offre possible aussi bien dans les séminaires numériquement importants que dans les séminaires moins nombreux”, ainsi qu’un travail “en communion” avec les maisons de formation religieuse.

De même, la nouvelle Ratio “mondialisera” la formation des séminaristes – en demandant la création d’organisations internationales et internationales de séminaires travaillant dans des zones géographiques selon des besoins communs –, mais sans perdre de vue l’aspect local. En effet, elle demandera que chaque séminaire élabore un projet de formation propre, “tenant compte du projet pastoral du diocèse, de sa tradition de formation et des caractéristiques culturelles” de la société.

Formation continue et fraternelle

La nouvelle Ratio se penche aussi sur la formation continue après les années de séminaire, et inclue une annexe sur la fraternité, pour éviter l’isolement des prêtres. À Rome on étudie déjà des propositions comme celles des convictorios de Valencia, Getafe o Toledo, qui permettent aux prêtres ordonnés depuis peu de vivre ensemble afin de favoriser la communion fraternelle. Le tout, pour préparer, déjà depuis le séminaire, des “prêtres mûrs” et disposés à servir Dieu et l’Église.

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