Sur RTL, feu le chroniqueur culinaire s’en était pris au vin de messe : “de la piquette !”. Sa phrase a été reprise presque mot pour mot, par le Pape.“Quand on pense à tous les merveilleux vins que nous produisent les viticulteurs français !”, s’exclamait Jean-Pierre Coffe, lors de l’une de ses tonitruantes chroniques en tant que “grosse tête” sur RTL. “C’est tout de même scandaleux de voir la piquette que les curés sont contraints d’ingurgiter à 10 heures du matin !” Cette exaspération est manifestement partagée par le pape François, qui a confié pendant sermon de ce jeudi : “Lors de la messe, nous buvons le vin du Jeudi Saint, mais parfois, nos prêtres ont la sensation de n’avoir que le vinaigre du Vendredi Saint, n’est-ce pas ?”.
“On demande à Jésus deux miracles : Cana et l’Eucharistie !”
“Lors de la Cène, Jésus donne son Corps et son Sang, avec le pain et le vin pour nous laisser la mémoire de son sacrifice d’amour infini”, continue le pape François, mais “nous, que faisons-nous ? Au lieu de lui offrir un vin pur, fruit de la terre et du travail des hommes, nous donnons le produit de la grande industrie, frelaté et malsain ! Je ne dis pas : “Achetons de grands crus”, mais l’Église pourrait rester pauvre sans servir les marchands de produits néfastes !”
À la suite de ce sermon musclé, le cardinal Fish a confirmé que le pape François touchait là du doigt une préoccupation diffuse dans le clergé. Dans un entretien exclusif à Aleteia, il s’insurge : “J’ai parfois l’impression qu’on demande à Dieu de faire deux miracles à chaque messe… celui de Cana en plus de l’Eucharistie ! Car face à certaines piquettes que j’ai dû boire, je peux dire qu’elles auraient eu besoin d’un miracle pour devenir du vin !”.
“Même pas digne d’assaisonner un poisson pané”
C’est un amateur de bon vin qui s’insurge : “Dans des temps qui voient l’avènement d’une consommation raisonnable, en accord avec l’écologie, l’Église continue à être cliente de la lie de l’industrie agroalimentaire… C’est bien simple, la plupart des blancs secs qui coulent dans les calices, lors de la Sainte messe, ne seraient même pas dignes d’accompagner un poisson pané !”.