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La longue route vers Mossoul

MOSUL, IRAQ - MARCH 30: Iraqi soldiers take security measures as Iraqi Defense minister Khaled al-Obaidi visits Nineveh Joint Operations Command as the operations against Daesh terrorists continue to retake Iraq's Mosul from the terrorist organization Daesh, in Al Makhmour town in Nineveh's Mosul, Iraq on March 30, 2016. Ferhat Jahan Panah / Anadolu Agency

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Sylvain Dorient - publié le 01/04/16
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Une offensive contre la capitale de l’État islamique en Irak est devenue possible, soulevant l’espoir, pour les chrétiens, de rentrer chez eux après bientôt deux ans d’exil. Haïder al-Abadi, le Premier ministre irakien annonçait en avril 2015 que “la défaite de l’État islamique passait par la reconquête de Mossoul”. Mais l’offensive a jusqu’à présent été ajournée : l’armée irakienne, appuyée par les milices chiites, devait d’abord reprendre la ville de Ramadi, et sécuriser Tikrit.

Les parties en présence enfin prêtes

Les États-Unis ne se contentent plus de frappes aériennes, ils soutiennent les troupes au sol avec de l’artillerie. Fait symbolique, des hommes de la célèbre 101e aéroportée (Les Aigles hurlants du débarquement en Normandie, Ndlr) ont été à nouveau déployés en Irak : c’est leur unité qui avait capturé Mossoul en 2003. Cet appui, de plus en plus solide, est conforté par les victoires de l’armée irakienne régulière, qui a achevé la prise de Ramadi en décembre 2015.

Les Kurdes en difficulté

Le Kurdistan irakien rencontre de graves problèmes de trésorerie, liés à la perte de ses revenus du pétrole. Les salaires des fonctionnaires – et par conséquent des militaires – ont diminué et sont payés avec plusieurs mois de retard. Il est vrai que la chute du cours du pétrole affecte aussi les djihadistes, qui ont eux aussi diminué le salaire de leurs combattants !

Mossoul changée en forteresse

Les combattants de l’État islamique sont conscients de l’importance stratégique de Mossoul, et ont fortifié la ville. Elle est entourée d’une tranchée antichar et de champs de mines. Pour éviter un combat urbain coûteux, maison par maison, la coalition risque de privilégier les bombardements massifs. De fait, la radio américaine destinée à informer les habitants de Mossoul leur conseille de fuir la ville, pour ne pas devenir des victimes collatérales.

“Que retrouverons-nous à Mossoul ?”

Tanneguy Roblin, chef de mission de SOS Chrétiens d’Orient en Irak constate que les chrétiens qu’il rencontre sont partagés. Ils désirent fuir le pays pour retrouver une situation normale : en Irak ils n’ont plus de moyen travailler, et leur accès au soin et à l’éducation dépend entièrement des ONG. Mais ils sont aussi viscéralement attachés à leur terre, et beaucoup espèrent rentrer chez eux, quel que soit l’état dans lequel ils retrouveront leur maison. Il y a peu de chances qu’ils puissent à nouveau habiter à Mossoul, tempère Tanneguy Roblin, qui pense que la majorité d’entre eux préfèreront s’installer à Qaraqosh, ville proche de Mossoul et peuplée à 90% de chrétiens avant l’émergence de Daesh. Plus que les destructions de la guerre, c’est le rapport de confiance avec les voisins musulmans sunnites qui sera difficile à reconstruire. Parmi les familles chrétiennes réfugiées originaires de Mossoul que l’association a rencontrées, l’une avait déjà été chassée de Mossoul puis d’Irak, bien avant l’avènement de l’État islamique. Une autre, de Mossoul, avait un ami et voisin musulman qui a “changé de visage” lors de l’arrivée de Daesh : il a fait main basse sur leur voiture. Des témoignages qui se répètent, inlassablement.

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