separateurCreated with Sketch.

Et si vous vous envoliez pour Budapest le temps d’une exposition ?

La Femme à la Cage de József Rippl-Rónai

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Maëlys Delvolvé - publié le 24/03/16
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Le Musée du Luxembourg accueille une sélection remarquable d’œuvres du musée national hongrois.Pas besoin d’aller très loin pour être dépaysé… C’est ce que nous prouve la superbe exposition Chefs-d’œuvre de Budapest, qui se tient en ce moment au Musée du Luxembourg. À l’occasion de la rénovation du Musée des Beaux-Arts de Budapest, l’ancien “Musée des Artistes Vivants” français a l’honneur d’exposer 85 œuvres peintes, ainsi que plusieurs sculptures et dessins lui ont été gracieusement confiées. Une occasion rarissime de venir admirer des œuvres qui ne voyagent habituellement pas aussi facilement…

Budapest, capitale culturelle

“On voulait faire sentir la petite musique propre à ce musée”,  affirme Laurent Salomé, l’un des deux commissaires de l’exposition. Pari gagné pour les programmateurs de ce projet ambitieux, qui voient dans la rénovation d’un musée l’opportunité de présenter les œuvres à un nouveau public plutôt que de les entasser momentanément dans des entrepôts sans vie…

L’exposition nous fait découvrir l’histoire de ce musée ouvert en 1906, dans la toute récente ville de Budapest, née en 1872 dans la puissante Autriche-Hongrie. Il s’agit de donner à la ville un rayonnement culturel en Europe centrale, à l’heure où le sentiment national hongrois se vivifie. Très vite, le Szépművészeti Múzeum devient une institution culturelle majeure, et s’enrichit de chefs-d’œuvre, héritant notamment d’une partie de la collection de la galerie des Princes Esterházy, à Vienne.

Un voyage à travers le temps… et l’Europe

La diversité des œuvres présentées au Musée du Luxembourg témoigne de la richesse des collections du Musée des Beaux-Arts de Budapest. Le parcours chronologique mis en place nous transporte dans les œuvres majeures du XVème au XXème siècle. Le voyage commence à la fin du Moyen Âge avec les Primitifs italiens, où sont présentés de splendides panneaux religieux. Vient ensuite la Renaissance germanique avec Dürer et Cranach dans une Europe centrale dominée par les Habsbourg d’Autriche au XVIème siècle, au temps où, en Italie, Milan et Venise étaient les deux pôles essentiels de la peinture du Cinquecento.

Un somptueux détour par la peinture religieuse d’après le Concile de Trente, autour du Greco et de Véronèse, laisse ensuite place à une salle dédiée à l’âge d’or hollandais du XVIIème siècle. Les suivantes sont dédiées à la “Nouvelle peinture”, bien représentée au Szépművészeti Múzeum, avec Cézane, Manet, Monet, ou encore Gauguin, aux symbolistes du siècle dernier et les artistes nationaux hongrois, qui partent se former à Vienne. Vous l’aurez compris, il faut visiter l’exposition pour se rendre compte de l’impressionnante ambition encyclopédique du Musée des Beaux-Arts de Budapest.

Mais au-delà de cette prodigieuse diversité, la force du Musée de Budapest est sans doute d’avoir réussi à constituer une collection cohérente d’art européen. N’en déplaise aux organisateurs de l’actuelle exposition “Carambolages” du Grand Palais, qui entend révolutionner notre approche de l’histoire de l’art (rien que ça) en supprimant les cartels et en exposant côte à côte des masques africains, des tableaux de maîtres et des crânes indiens, dans une approche relativiste et mondialisée où “toutes les cultures se valent” et peuvent nous parler de la même façon… Le parcours ô combien classique (et convaincant !) du Luxembourg nous offre une magnifique synthèse de l’art européen depuis la fin du Moyen Âge, hérité d’une civilisation millénaire et d’une histoire qui est la nôtre. Un bon moyen de renouer avec une culture dont nous pouvons être fiers, à la vue de ces chefs-d’œuvre.

Des pièces exceptionnelles

Venez découvrir la finesse et l’expressivité d’un Portrait de jeune homme de Dürer, peint au début du XVIème, sur un noble fond rouge, ou encore la très célèbre Salomé de Cranach, qui témoigne de la préciosité et de l’admirable sens du détail du peintre. Vous rencontrerez également la bouleversante Madeleine du Greco, ainsi que deux délicieux portraits de paysans en pied de Goya. Les chefs-d’œuvre abondent et ne peuvent tous être cités, mais chacun marque l’esprit à sa façon.

Mention spéciale pour le tableau choisi pour l’affiche de l’exposition, La Femme à la Cage de József Rippl-Rónai, peintre hongrois, peinte en 1892, où l’on sent l’influence des Nabis parisiens. Sa douceur vous enchantera… Qu’on se le dise : n’hésitez plus, embarquez pour Budapest !

« Chefs-d’œuvre de Budapest », au Musée du Luxembourg, Paris 6ème.

Jusqu’au 10 juillet 2016. Ouverture tous les jours de 10h à 19h, nocturne les vendredis jusqu’à 21h30.

 

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !