Mgr Georges Abou Khazen, le vicaire apostolique aleppin, constate une diminution du conflit et se montre “prudemment optimiste”.“La crainte et la tension diminuent parmi la population syrienne,” assure Mgr Georges Abou Khazen à Asianews . Alors que les troupes russes commencent à se retirer du pays, quarante-deux groupes de rebelles ont lâché leurs armes, rompant leur alliance avec les fondamentalistes. Ce conflit de cinq ans, a été attisé de l’extérieur, et pour retrouver la paix en Syrie, les combattants étrangers doivent quitter le pays. “Laissez les syriens décider de leur avenir”, implore l’évêque franciscain. Bien connu pour son opposition viscérale aux interventions occidentales dans son pays d’adoption, il dénonce des complices des terroristes, Turquie, Arabie Saoudite, mais aussi les pays Occidentaux.
Nous sommes arrivés au moment de vérité
Mgr Georges Abou Khazen fait sienne la déclaration de Staffan de Mistura, l’envoyé spécial des Nations Unies en Syrie : “C’est le moment de vérité pour la Syrie”. Il n’y a pas de plan B, assure-t-il, la seule alternative à la paix est la reprise du conflit. Les frappes russes ont cessé, un fragile cessez-le-feu s’est installé dans Alep, permettant, pour la première fois depuis sept ans, le retour “ponctuel” de l’électricité dans la ville qui a été suspendue depuis.
Accord de paix compliqué
Les accords de paix, discutés à Genève, sont toutefois compliqués par les revendications contradictoires des parties en présence. La position des Kurdes, qui réclament un système fédéral dans lequel un “Kurdistan syrien” existerait au sein de la Syrie, est combattue à la fois par les loyalistes et par l’opposition. De plus, cette perspective met en rage la Turquie, qui craint qu’elle attise les revendications de sa minorité kurde.
Cessez-le-feu rompu par des rebelles
Le cessez-le-feu général a été plusieurs fois rompu par des groupes de rebelles incontrôlables. Selon des kurdes aleppins qui postent des informations sur Twitter #SaveSheikhMeqsud, du nom d’un quartier situé au nord de la ville, les civils sont délibérément visés lors de ces bombardements. Ils accusent des combattants de “la légion du Sham”, un groupe “islamiste modéré” (selon Wikipedia). Des photos les montrent préparant des “canons de l’enfer”, autrement dit de l’artillerie de fortune réalisée avec des obus improvisés à partir de bombonnes de gaz. Des engins peu précis, mais destructeurs.
Les Syriens n’attisent plus la guerre
Les violences ne peuvent pas cesser du jour au lendemain, mais Mgr Khazen se montre optimiste : “Beaucoup de Syriens retournent à la vie civile, avec la garantie du gouvernement qu’ils ne seront pas poursuivis. D’autres encore rejoignent l’armée régulière.” Convaincu que cette guerre civile n’est plus alimentée par les Syriens, il répète le même message depuis cinq ans: “Que le soutien aux groupes rebelles cesse… qu’ils cessent de recevoir des armes !”