Lors de l’audience générale de ce mercredi, le Saint-Père a invité les pouvoirs politiques à un examen de conscience sur “leur manière de penser, de voir les choses, et d’agir”, leur rappelant qu’exercer son autorité c’est “respecter la vie, faire preuve de justice et de miséricorde”.“Richesse et pouvoir sont utiles au bien commun s’ils sont mis au service de tous avec justice et charité”, a rappelé le pape François dans sa catéchèse lors de l’audience générale de ce mercredi 24 février place Saint-Pierre, encourageant à faire attention à ne pas les vivre comme “un privilège, avec égoïsme et arrogance”, qui les transformeraient alors “en outils de corruption et de mort”.
L’histoire des puissants, une histoire qui se répète…
Dans plusieurs passages des Saintes Écritures, il est question de personnes puissantes et aussi de leur arrogance et de leurs abus. Le Pape a cité l’épisode biblique où le roi Achab veut s’emparer de la vigne de Nabot sous prétexte qu’elle voisine le palais royal : “Nabot refuse et le roi Achab réagit avec amertume et colère. Il se sent offensé, lui le roi, le puissant, il se sent frustré et rabaissé dans son autorité. Alors son épouse, Jézabel décide d’intervenir… Voyez avec quelle méchanceté !”, a commenté le Pape, “(…) elle fera accuser et exécuter Nabot, sur de faux témoignages contre Dieu et le roi, mensonges qui permettront au roi d’entrer en possession de la vigne qu’il désirait tant”.
Cette histoire, a poursuivi le Pape, “reste de grande actualité ” : “C’est l’histoire des puissants qui, pour avoir plus d’argent exploitent les pauvres, les gens… L’histoire de la traite des personnes, du travail forcé, des pauvres gens qui travaillent au noir avec un salaire minimum pour enrichir les puissants… L’histoire d’hommes politiques corrompus qui en veulent toujours plus !”, a-t-il dénoncé, c’est “exercer son autorité sans respecter la vie, sans justice, sans miséricorde”.
La miséricorde guérit les blessures
“Mais Dieu est plus grand que la méchanceté et les jeux sales des hommes”, a rappelé le Pape, et dans sa miséricorde – “plus forte que le péché des hommes”, a-t-il insisté – “Il invite à la conversion”. En ce temps de Carême, le Pape a confié espérer donc que “les puissants exploiteurs d’aujourd’hui” feront comme Achab qui a compris son crime et demandé pardon – “Que j’aimerais qu’ils fassent la même chose !”, a-t-il insisté. Un dernier rappel avant de quitter les pèlerins et fidèles massés sur la place Saint-Pierre : “La miséricorde peut guérir les blessures, et changer l’Histoire. La Miséricorde divine est plus forte que le péché des hommes”. Et une recommandation : “En cette période de Carême et d’Année de la miséricorde, faisons notre examen de conscience et demandons-nous si dans notre manière de penser, de voir les choses, et d’agir, influe la tentation d’abuser de notre pouvoir sur les autres ou de profiter de privilèges”.