Selon une étude d’OpinionWay publiée le 25 janvier dernier sur les jeunes et la vie religieuse, croire en Dieu serait plus courant chez les jeunes que pour le reste de la population française. Cette étude, commandée par la Conférence des religieux et religieuses de France, le Service national pour l’évangélisation des jeunes et la Conférence des évêques de France, marque en France la fin de l’Année de la vie consacrée.
Les jeunes sont les Français les plus portés vers la spiritualité
La France, connaîtrait-elle aujourd’hui un regain de ferveur catholique chez les plus jeunes ? Tout porte à le croire. La plus jeune génération vit “de nouvelles formes de rapports au religieux et surtout des pratiques moins institutionnelles et sacramentelles”, souligne Sœur Nathalie Becquart, directrice du Service national pour l’évangélisation des jeunes. En témoignent les écarts de chiffres entre la plus jeune génération et la totalité de la population française. En janvier 2015, selon OpinionWay, 51% des jeunes de 18-24 ans déclarent probable l’existence de Dieu, contre 38% des Français.
Paradoxalement, plus les Français sont jeunes, moins ils affirment avoir été élevés dans la religion catholique par leurs parents. Alors que 78% des Français ont vu leurs parents croire en Dieu, 37% des 25-34 ans n’ont pas reçu cet héritage. La démarche chrétienne de ceux qui s’affirment croyants viendrait-elle plus d’eux-même que d’un héritage de leurs parents ? Il est trop tôt pour le savoir.
Une chose est sûre, les jeunes catholiques français vivent leur foi de façon plus personnelle, plus fervente et engagée que leurs parents : 32% d’entre eux ont déjà été à des rencontres religieuses, contre 14% de l’ensemble de la population.
Dans les communautés religieuses, les plus jeunes vivent également un rapport différent à Dieu
Pour Sœur Anne-Claire Dangeard, de la Conférence des religieux et religieuses de France, le fossé entre les pratiques des jeunes et celles de leurs aînés apparaît également dans la vie religieuse. Cette dominicaine de 47 ans, longtemps considérée comme la benjamine de sa communauté en France, a pris l’habitude d’observer les différences générationnelles entre les sœurs : “Les jeunes et les plus âgées sont parfois les plus proches dans leur façon de vivre leur foi”, remarque-t-elle. “L’habit est important pour les plus jeunes comme il l’a été pour les générations d’avant mai 68.” Dans la vie quotidienne, des différences apparaissent également entre une génération très pape François et celle qui la précède. “Les jeunes sœurs vont faire des courses en pensant à acheter des produits respectueux de ceux qui les produisent et de l’environnement alors que les plus âgées iront au moins cher”, analyse-t-elle.
D’un point de vue spirituel, les jeunes auraient tendance à vivre l’obéissance “dans le discernement”, loin de l’aspect permission ou interdiction qui pouvait être vécu autrefois . Enfin, le vœu de pauvreté est moins pris au pied de la lettre et plus réfléchi sous l’angle de la “sobriété”.
Des différences se dessinent doucement entre les plus jeunes et le reste des Français, tant dans leur façon de croire en Dieu que de s’engager dans la vie religieuse.