L’envoyé spécial du Pape, l’archevêque de Yangon, à la clôture du 51e Congrès eucharistique international de Cebu.Alors que l’Asie et l’Afrique “luttent pour la survie des familles pauvres et opprimées”, les États riches “dévient l’attention de la pauvreté et de l’oppression”, parlant de nouvelles formes de familles et de parentalité “bien plus dangereuses que la bombe atomique et le terrorisme”. Paroles de l’envoyé spécial du Pape à la messe de clôture du 51e Congrès eucharistique international, qui a eu lieu à Cebu, aux Philippines du 25 au 31 janvier dernier. Près d’un million de personnes assistaient à la messe, au cours de laquelle le pape François s’est adressé à la foule dans un message vidéo. Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Yangon (Myanmar), dans une homélie particulièrement sévère, a mis en garde les nations qui “ont choisi de détruire la famille” contre le “danger mortel” qu’elles font peser à l’humanité toute entière.
Placé sous le thème”Le Christ en nous, l’espérance de la gloire “, le congrès a rassemblé près de 12 000 délégués venus de 90 pays. Son objectif : approfondir la dévotion à l’Eucharistie, renforcer l’engagement missionnaire et lancer les célébrations pour l’anniversaire de l’évangélisation des Philippines.
Proclamer un Évangile de la vie
Le cardinal Bo avait déjà eu une phrase-choc à l’ouverture du congrès : “L’Eucharistie appelle à une troisième guerre mondiale contre la pauvreté et la cruauté, avait-il fustigé au cours de la messe d’ouverture, face à un monde qui produit de plus en plus d’armes alors que la moitié de la population mondiale ne mange pas à sa fin”. L’avortement, la peine de mort et l’euthanasie sont “les ennemis de l’Eucharistie”, avait-il rappelé à cette occasion. Insistant sur la dimension sociale de l’eucharistie, symbole de la Présence réelle du Christ en chaque être humain, même le plus petit et le plus vulnérable.
La famille – avec l’injustice environnementale et l’injustice économique – est une des grandes préoccupations du Pape qui ne cesse de rappeler le chrétien à ses devoirs de “la protéger, l’encourager et la nourrir”. La famille, a rappelé le cardinal Bo, est “la première cellule de l’Église” et l’endroit où “chaque jour est rompu le pain”. La protéger et la nourrir c’est protéger et nourrir l’Eucharistie qui façonne sa vie. Le cardinal birman a regretté à ce propos que même au sein de l’Église catholique “on ait du mal à comprendre le terrible danger de destruction que court la famille”. À la clôture, comme en ouverture, il a rappelé que l’Eucharistie est aussi “mission” et “service”, et proposé de proclamer dans les rues “un Évangile de la vie”.
Prochain congrès à Budapest
Pour sa part, dans un message vidéo diffusé au cours de la messe de clôture, le Pape a rappelé l’urgence que “chaque chrétien se fasse missionnaire” pour “apporter le message de tendresse, de pardon et de la miséricorde de Dieu à chaque homme, femme et enfant”. Le Saint-Père a aussi annoncé que “le prochain Congrès eucharistique international aurait lieu en 2020 à Budapest, en Hongrie”. Comme pour les Philippines, c’est la deuxième fois que ce pays accueillera un tel événement (Budapest avait accueilli le 34e Congrès eucharistique international en 1938).