Ce mercredi 27 janvier sort “Salafiste”, un documentaire qui dénonce la charia. Mais le film risque d’être censuré pour “apologie du terrorisme”, une décision difficilement compréhensible !Le magazine Marianne, partenaire du documentaire rappelle dans une chronique la nature du documentaire Salafiste, réalisé à Tombouctou en 2012, au Mali, avant l’intervention française. Devant la caméra de François Margolin et Lemine Ould Salem, le chef de la police islamique de Tombouctou explique posément que “tout va mieux depuis que les lapidations ont commencé et qu’on coupe la main des voleurs”. Un imam prêche de son côté : “Quand vous tuez, tuez bien et quand vous égorgez, faites-le de la meilleure façon”. N’importe qui comprend que ce film courageux dénonce la violence vécue par les sociétés soumises à la charia.
Censuré ?
Mais le représentant du ministère de l’Intérieur à la commission du visa n’est pas “n’importe qui” et a conclu que le film faisait “l’apologie du terrorisme”. Très remonté contre le documentaire, il a demandé la censure totale du film, rapporte Télérama. Sa demande ne prenait pas en compte le rapport préalable de son comité, qui avait recommandé une sortie tout public, assortie d’un simple avertissement. Cette demande était aussi illégale : la loi prévoyant au maximum une non-délivrance de visa d’exploitation.
Interdit aux moins de 18 ans
Le film ne serait finalement pas “censuré” mais interdit aux moins de 18 ans, ce qui réduirait drastiquement sa diffusion. Les chaînes non cryptées n’auront pas le droit de le diffuser, et les exploitants de salles de cinéma risquent de ne pas prendre le risque. Ce serait la première fois qu’un documentaire serait classé de la sorte. L’acharnement contre ce documentaire provoque un tollé, et la décision finale du classement de ce film revient à la ministre de la Culture, Fleur Pèlerin.
“Il y a des thèmes interdits”
Cheyenne-Marie Carron, auteur de L’Apôtre, film consacré à un musulman qui se convertit au christianisme, connaît bien les problèmes que rencontrent les réalisateurs qui se frottent aux thèmes interdits, et en particulier à l’islam. Plusieurs de ses projections ont été supprimées au dernier moment, aucune subvention ne lui a été accordée, etc. (Aleteia). Elle défend son droit à traiter des sujets “provoquants” : “Je ne vais pas m’empêcher de traiter un sujet parce qu’il appartient à un thème interdit ! Ce sont les sujets de notre temps, ceux qui nous interpellent, et nous cinéastes, avons le devoir de les traiter”. Peu de chance que le thème de son prochain film convienne à un ministère de l’Intérieur manifestement partisan de la technique dite de “la poussière sous le tapis”.