Les dernières petites révélations intimes du Pape à 6 000 jeunes chanteurs du monde entier.Le pape chante “mal” – comme “un âne”, avoue-t-il – il voulait être “boucher” et il lui arrive de “se fâcher”…
À qui, sinon à des enfants, le pape François pouvait-il confier les petits défauts et rêves de son enfance ? Il l’a fait au milieu de 6 000 jeunes membres de chœurs du monde entier, le 31 décembre dernier, à l’heure où tout le monde préparait sa longue liste de bonnes résolutions avant d’entrer dans la nouvelle année. Ces jeunes choristes se trouvaient à Rome dans le cadre du 40e congrès international des Pueri Cantores, fondée en 1951 par Mgr Maillet et les Petits chanteurs à la croix de bois. Le congrès, ouvert le 28 décembre dernier, s’est achevé le 1er janvier 2016 à Rome où les enfants se sont produits dans plusieurs basiliques et églises avant la grande rencontre avec le pape dans la salle Paul VI, et la messe pour la paix du 1 janvier, célébrée à la basilique Saint-Pierre.
“J’aime la musique et le chant”
Après avoir chanté pour lui, les enfants ont posé leurs questions, et bien entendu la première – loin d’être anodine, souvenons-nous de la chaise vide laissée par le Pape à un concert donné en son honneur en juin 2013 – concernait ses rapports avec la musique et le chant.
“J’aime le chant mais si je devais chanter, je chanterais comme un âne”, a répondu le Souverain Pontife, à la jeune choriste de 10 ans qui lui demandait s’il aimait chanter. Il leur confie : “Petits – nous sommes cinq frères et soeurs – notre mère, à 14 h le samedi, nous faisait asseoir devant la radio pour écouter… vous savez quoi ? De l’opéra ! Tous les samedis, il y avait un opéra. Notre mère nous enseignait ce qu’était l’opéra, (…) et enfant j’aimais beaucoup entendre chanter. Mais je n’ai jamais pu chanter. (…) D’ailleurs je ne parle pas bien non plus, j’ai un défaut de prononciation (…) mais j’aime la musique et le chant”, avoue-t-il en se dévoilant encore un peu plus, comme si de rien n’était…
Comme si de rien n’était mais pas tout à fait car il a un message à livrer : “Chantez et marchez car le chant éduque l’âme, il lui fait du bien”. D’ailleurs, explique-t-il, “une maman qui veut endormir son enfant ne lui dit pas : “un, deux, trois, quatre…”, comme un petit soldat, mais chante une berceuse, et l’enfant s’apaise et finit par s’endormir”. Le Pape invite alors les enfants à répéter derrière lui, le conseil de saint Augustin : “Chante et marche” au milieu des soucis, leur expliquant que la vie chrétienne est “un chemin”, mais “pas un chemin triste, un chemin joyeux”. Et d’insister : “Chante et marche” : “N’oubliez pas ! Que chacun le dise dans sa langue : “Chante et marche !””. Ils répètent à l’unisson : “Chante et marche !”. Le Pape insiste : “Je n’ai pas bien entendu…”. Ils répètent : “Chante et marche !”. “Et ton âme éprouvera davantage la joie de l’Évangile.”
“Oui je me fâche mais je ne mords pas”
À une autre choriste qui lui demandait s’il se lui arrivait de se fâcher, le pape François, dans une grande franchise, a admis : “Oui cela m’arrive de temps en temps mais je ne mords pas !”, ajoutant toutefois qu’il pensait alors à tous ceux qui avaient pu se mettre en colère à cause de lui. La colère est “un poison” et l’habitude de se mettre en colère “une maladie”, a-t-il affirmé. “Tant de fois j’ai vu des enfants effrayés. Pourquoi ? Parce que les parents, ou les professeurs à l’école, leur criaient dessus”, a déploré le Pape. La colère fait crier et “crier après quelqu’un c’est comme transpercer son âme d’un couteau.” Oui, Jésus aussi se fâchait, a expliqué le Pape, “mais sa colère n’arrivait jamais jusqu’à son âme, toujours très douce”, “c’était seulement pour corriger, puis la paix revenait”.
“Mon rêve, devenir boucher”
Enfin, interrogé sur ce qu’il voulait faire plus tard quand il était enfant, François a révélé qu’il voulait devenir “boucher”, déclenchant alors un tonnerre de rires dans la salle Paul VI. Il raconte : “Petit, j’allais souvent au marché avec ma grand-mère (…). À cette époque les supermarchés n’existaient pas, ni la télévision, il n’y avait rien… Le marché était sur le chemin et il y avait des étalages pour les légumes, les fruits, la viande, et le poisson (…). J’adorais regarder le boucher prendre son couteau, couper les morceaux… Un art vraiment ! Oui, quand j’étais petit je pensais devenir un boucher, cela m’aurait bien plu…”.
La Fédération internationale des Pueri Cantores rassemble aujourd’hui 27 associations nationales, réparties sur les cinq continents. La première a été fondée à Paris, en 1944.