L’armée camerounaise aurait infligé un sérieux revers au groupe Boko Haram, affilié à l’État islamique, et libéré des centaines d’otages dans la région frontalière avec le Nigeria.“L’armée camerounaise, en collaboration avec la force multinationale mixte de la Commission du bassin du lac Tchad, et les forces armées nigérianes, annonce avoir neutralisé une centaine de combattants de Boko Haram, libéré près de 900 otages et saisi une importante cargaison d’armes et de munitions, ainsi que des drapeaux de l’État islamique”, affiche le site Cameroon-info.net.
Un certain Aladji Gana, présenté comme le chef des opérations de Boko Haram dans la zone, aurait péri dans les combats. “Certes, il n’est pas exclu que du cou de l’hydre ainsi décapitée repousse une autre tête. Mais, c’est déjà bon pour le moral”, commente le quotidien burkinabais Le Pays.
Des opérations d’envergure
Ces opérations de ratissage ont été menées du 26 au 28 novembre de part et d’autre de la frontière sur la base de renseignements fournis par les forces nigérianes, elles-mêmes informées par les services américains. Elles ont mobilisé 569 soldats, avec en première ligne les soldats du bataillon d’intervention rapide (BIR), unité d’élite, des blindés et un appui aérien. Dans cette région de l’extrême-Nord Cameroun, rappelle RFI, “Boko Haram a multiplié les attaques suicides, les assassinats, les incendies et vols de bétail dans les villages” au cours de razzias menées depuis le Nigeria. Les quelque 900 otages libérés étaient pour la plupart des habitants de ces villages frontaliers investis par Boko Haram, certains depuis trois ans.
Un bilan à confirmer
La prudence s’impose quant au bilan, avertit Le Point : “Jointes par téléphone dans la région inaccessible à la presse, certaines sources sécuritaires ont confirmé l’opération, sans être en mesure de fournir un bilan précis recoupant celui du gouvernement camerounais”. Mais “si l’information était confirmée, souligne Paris Match, il s’agirait sans doute du plus grand succès du Cameroun face à Boko Haram”.
Et les lycéennes de Chibok ?
Cette victoire s’inscrit dans une série de succès contre la secte islamiste qui ont permis la libération de plusieurs centaines de femmes et d’enfants au cours des six derniers mois. Mais on est toujours sans nouvelles des quelque 200 infortunées lycéennes de Chibok – dont l’enlèvement, le 14 avril 2014, avait suscité une indignation internationale et une vaste campagne sur les réseaux sociaux baptisée #BringBackOurGirls (“Ramenez-nous nos filles”). Leur sauvetage reste “une priorité” pour le président du Nigeria qui s’était engagé, fin septembre, devant les Nations unies, à les libérer “vivantes et en bonne santé” (Itélé). Mais cette heureuse issue paraît, hélas, de plus en plus douteuse.