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La COP21 déjà sabotée par les États-Unis ?

WASHINGTON, DC - JUNE 25: U.S. President Barack Obama wipes sweat off his face as he unveils his plan on climate change June 25, 2013 at Georgetown University in Washington, DC. President Obama laid out his plan to diminish carbon pollution and prepare the country for the impacts of climate change. Alex Wong/Getty Images/AFP

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Sylvain Dorient - publié le 01/12/15
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Deux semaines avant le début de la Conférence mondiale sur le climat, les États-Unis ont fait savoir que celle-ci n’aboutirait pas à un traité contraignant… Le 11 novembre 2015, le Financial Times révélait une déclaration du secrétaire d’État américain John Kerry, selon laquelle la COP21 “n’aboutirait pas à un traité international contraignant”. Le lendemain, jeudi 12 novembre, François Hollande réagissait en affirmant que “l’accord sera contraignant, ou alors il n’y aura pas d’accord” (RTL) . Ce qui est, somme toute, logique : que vaudrait un accord dont l’application ne peut pas être contrôlée ?

Kyoto au point mort

Cette pétition de principe américaine torpille l’objectif de la COP21, à savoir relancer le protocole de Kyoto, qui a pour fonction de réduire les émissions de gaz à effets de serre. Celui-ci, signé par le président Bill Clinton, avait déjà été massivement rejeté par le Congrès américain en 1997 : 95 sénateurs contre 0 ! Pas un seul élu, même parmi les démocrates n’avait voté en faveur de l’accord. Cette opposition, logique chez des républicains massivement climatosceptiques, est plus surprenante de la part des démocrates.

Souvenons-nous que leur champion s’annonçait deux ans à peine après le rejet massif de Kyoto : en 1999, c’était Al Gore qui était choisi pour représenter les démocrates, lors de la course à la présidence des États-Unis. L’homme du film Une vérité qui dérange, candidat malheureux à l’élection de 2001, a fait de la lutte contre le réchauffement climatique son cheval de bataille ! Peut-on imaginer que les sénateurs se soient massivement ralliés aux thèses du réchauffement climatique ? Pas sûr, et en tout cas, quelles que soient leurs convictions, l’anecdote du vote de 1997 rappelle qu’ils ont encore de grandes réticences à l’idée de devoir contraindre l’économie de leur pays. L’absence des États-Unis, qui étaient alors le plus gros pollueur de la planète, a lourdement pesé sur la crédibilité des accords de Kyoto. D’où la volonté affichée de François Hollande de les relancer et de les assortir de contraintes…

Des contraintes indispensables !

Une fois n’est pas coutume, François Hollande rejoint sur ce point le pape François. Il précisait dans Laudato Si’ (§ 166) : “Les Sommets mondiaux de ces dernières années sur l’environnement n’ont pas répondu aux attentes parce que, par manque de décision politique, ils ne sont pas parvenus à des accords généraux vraiment significatifs et efficaces… Aucun mécanisme adéquat de contrôle, de révision périodique et de sanction en cas de manquement, n’a été établi”.

Face aux blocages des gouvernements, qui semblent incapables de s’atteler à cette tâche, le bloggeur Patrice de Plunkett suggère que la solution pourrait venir de “la masse”, et appelle à la manifestation. Toujours en suivant Laudato Si’ (§ 206) : le Pape nous appelle à “exercer une pression saine sur ceux qui détiennent le pouvoir politique, économique et social”.

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