Pour “être là où palpite la vie et où les jeunes sont confrontés à des interrogations existentielles.”“N’ayez pas peur d’aller porter le Christ partout, jusqu’aux périphéries existentielles, également à celui qui semble le plus loin, le plus indifférent. Le Seigneur est à la recherche de tous, Il veut que tous sentent la chaleur de Sa miséricorde et de Son amour.” Voilà la grande exhortation qu’avait faite le pape François aux jeunes venus du monde entier à l’occasion des JMJ de Rio en 2013. Une belle initiative en Allemagne, comme nous le rapporte le site katholisch.de, nous montre que le souffle de la mission a bien pris et que la pastorale peut investir les lieux les plus inattendus.
Une initiative œcuménique en plein festival rock
C’est en effet au beau milieu d’un immense festival de rock, “Rock am Ring”, là où l’alcool coule à flot et résonnent au creux des oreilles des rythmes assourdissants, que s’est installée une équipe de 13 bénévoles venus à la rencontre des personnes se rendre disponibles, prêts à parler du Christ, de “Sa miséricorde et de Son amour”.
C’est une initiative œcuménique qui a été conjointement menée par des catholiques et des protestants allemands du Land de Rhénanie Palatinat. Comme l’explique le théologien Martin Lörsch spécialisé dans la pastorale : “Nous ne serons entendus dans la société [allemande] que si nous agissons ensemble, et la plupart des choses que nous faisons dans les domaines pastoraux peuvent effectivement se faire d’une manière oecuménique”.
Une église au centre du festival bien malgré elle
Comme le raconte le référent pastoral pour la partie protestante de l’équipe, Olivier Serwas, “le premier jour, nous étions à droite, au premier poste de secours, un peu loin de l’agitation et du bruit”. Mais cela changea le deuxième jour : le premier soir le camping fut complet, alors qu’il devait encore arriver plus de 40 000 personnes. Grâce à une négociation avec les agriculteurs des champs environnants, le terrain put alors être élargi : soudain, l’église se trouva au beau milieu du festival. Elle était ouverte à tous ceux qui souhaitaient venir.
Personne n’est allé distribuer des tracts avec des dépliants publicitaires sur l’Église ou le Christ, mais ces chrétiens étaient là, présents, et accessibles. “Il s’agit d’être là où palpite la vie et où les jeunes sont confrontés à des interrogations existentielles”, déclare justement le théologien Martin Lörsch.
Environ la moitié des visiteurs étaient plus ou moins proche de l’Église. Les autres étaient tout simplement curieux. Bien sûr, il y en a qui venaient pour provoquer ou pour se moquer, mais d’autres pouvaient être réellement interpellées par la présence de ces chrétiens au milieu d’eux. Une fois, un rocker est entré et voyant les T-Shirt mentionnant Dieu, il a demandé : “Vous êtes tous croyants ? Mais comment faites-vous ?”.
Les autres lui ont alors répondu en lui parlant de leurs expériences et de leur foi, puis il raconta sa vie un peu compliquée et ses difficultés avec Dieu. Il avait trouvé une oreille pour se confier. Puis il partit. Et d’autres vinrent. Puis la troisième nuit, la foudre est tombée. Les festivaliers qui n’avaient pas de tente sont venus naturellement dans celle qui faisait office d’église. Certains avaient très peur. Des prières s’élevèrent. Un espace sur la paroi avait été gardé vierge pour y écrire les demandes d’intercession des saints : il fut rempli dans la nuit.