La vente des armes et l’hypocrisie des fomenteurs de guerres et de haine ont été au cœur de l’homélie du Pape à Sainte-Marthe ce jeudi 19 novembre.C’est un Pape bien sombre qui est apparu aux yeux des fidèles, ce jeudi matin à sa messe dans la petite chapelle de la maison Sainte-Marthe. Un Pape qui voit les fêtes de Noël approcher – “avec toutes ses lumières, ses arbres illuminés, ses crèches”, a-t-il dit – et le monde continuer à se déchirer, à “se faire la guerre, à se détester… partout !”. Et que reste-t-il de toutes ces guerres, de toute cette haine ? “Des ruines, des milliers d’enfants sans éducation, tant d’innocents morts, tant !”, dénonce-t-il, et tant d’argent dans les poches des trafiquants d’armes… “Ces maudits trafiquants d’armes, ces délinquants !”.
Le Pape insiste : “On se donne tant de raisons pour justifier une guerre, mais quand c’est le monde entier comme aujourd’hui qui est en guerre, alors c’est une ‘guerre mondiale morcelée’, avec des morceaux, ici et là, partout… rien ne justifie cela !”, a-t-il condamné comme il y a trois jours, au lendemain des attaques djihadistes à Paris : “Cela n’est pas humain”, avait-il dit d’un ton éploré au téléphone, à la chaîne de TV italienne Tv 2000, ajoutant : “Je suis bouleversé, je ne comprends pas ces choses faites par des êtres humains (…). Il ne peut y avoir de justifications, religieuses ou humaines à cela”, avait-il dit. Pour le Souverain Pontife, ces massacres étaient “un des morceaux” de cette “Troisième Guerre mondiale”.
Le monde entier est en guerre et Dieu pleure face à tant de méfaits et d’hypocrisie. “Cela nous fera du bien à nous aussi de demander la grâce de pleurer, pour ce monde qui ne reconnaît pas la voie de la paix, qui vit pour faire la guerre, avec le cynisme de dire qu’il ne la fait pas”, a encouragé François. À l’approche du jubilé de la Miséricorde, le Pontife argentin a prié pour que “le monde retrouve la capacité de pleurer pour ses crimes, pour ce qu’il fait avec les guerres”.