Un procédé permet de nettoyer des eaux polluées tout en produisant de l’électricité. L’oxydation hydrothermale en milieu supercritique (OHTS) consiste à mettre sous pression, à chauffer et à oxygéner les éléments à traiter. Ce traitement de choc permet de venir à bout des eaux usées les plus polluées. En fait, le procédé pourrait même être utilisé pour neutraliser des armes chimiques !
“Mieux que les Ricains”
Le brevet obtenu par la société Française Innoveox lui permet de traiter des effluents de l’industrie pétro-chimique, des vernis, peintures ou solvants, des pesticides, des déchets de l’industrie pharmaceutique ou cosmétique, de la chimie verte, de l’agro-alimentaire, de la papeterie. A terme elle pourrait résoudre le problème de déchets difficiles à trier comme les huiles tritiées et les eaux de lessivage de l’industrie nucléaire. Son président, Jean-Christophe Lépine confie que ce procédé était déjà mis en œuvre aux Etats-Unis, “mais notre technologie, pour laquelle nous détenons un brevet du CNRS, est à énergie positive, ce qui la rend plus économique et ainsi ne la limite pas aux déchets dangereux”. Il y voit, dans un entretien à Votre énergie pour la France (site du ministère de l’Écologie, du développement durable et de l’énergie, “Une véritable rupture technologique”).
Eau sale = eau propre + énergie
Au cours du processus, l’eau polluée est soumise à une pression de plus de 250 bars, à haute température, plus de 400°C, et de l’oxygène y est injecté. La matière organique est presque totalement éliminée en moins d’une minute. Selon les éléments à traiter, à la sortie, de l’azote, de l’oxygène et du dioxyde de carbone peut être récupéré. Jean-Christophe Lépine estime qu’avec une 1 tonne de déchets liquides dangereux, on obtient 1 m3 d’eau épurée et 1 MWh d’énergie positive !
Pas de déchet !
Dans la même veine, le site précédemment cité, relève qu’une station d’épuration de la commune d’Aiffres près de Niort (Deux-Sèvres) propose de transformer une partie de son installation en refuge de la faune ! L’idée est moins absurde qu’il n’y paraît : à la sortie de la station, les eaux subissent un ultime traitement à l’aide de plantes aquatiques, il n’y a plus à ce stade du traitement d’odeur désagréable. Joignant l’utile à l’écologique, les plantes permettent de récupérer les derniers matières en suspension dans l’eau, tout en donnant à la ville un espace vert original. La commune d’Aiffres bénéficiera donc bientôt d’une zone humide de 0,8 hectare où sont attendus libellules et hérons cendrées !