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De nombreux Syriens pleurent avec la France

CANADA, Montreal: Candles, flowers and signs pay tribute to the victims of a string of deadly attacks in Paris during a candlelight vigil outside the French consulate in Montreal on November 13, 2015. A wave of shootings and explosions across six sites in the French capital on the same evening have left at least 150 dead. - CITIZENSIDE/CRISTIAN MIJEA

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Charlotte d'Ornellas - publié le 15/11/15
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Le quotidien des orientaux est devenu, l’espace d’une nuit, celui des Français : des dizaines d’innocents abattus par quelques islamistes possédés d’une soif de conquête, de mort et de domination. La nouvelle se propage dans le monde et les réactions se multiplient en provenance des pays en guerre que sont l’Irak ou la Syrie : pas un seul n’est blasé par cette sauvagerie, aussi quotidienne soit-elle dans son pays.

Mais les Syriens sont amers, à l’instar d’une jeune chrétienne réfugiée dans le Sud de la France depuis deux ans : « comment pouviez-vous ainsi vous croire à l’abri ? Cela fait cinq ans que nous vous prévenons de la menace que représente le monstre que vous avez nourri en Syrie », commente-t-elle les larmes aux yeux, avant d’ajouter : « j’ai vu la Syrie se détruire sous mes yeux, j’aime la France comme une seconde mère… Pitié ».

Un peu plus loin dans la pièce, un autre réfugié chrétien d’un cinquantaine d’année renchérit : « j’ai une immense reconnaissance pour la France qui m’a accueilli. Mais elle a pris en son sein des gens prêts à la mettre à genou : je vous assure que j’ai vu en France des barbus que je n’avais jamais vu de ma vie en Syrie, avant la guerre ».

Les chrétiens d’Orient sont souvent installés dans les banlieues françaises à leur arrivée en France, beaucoup stupéfaits de ce qu’ils constatent : « nous avons quitté notre maison, nos familles, notre terre pour retrouver la même menace ici », répètent-ils trop souvent…

Un peu d’humilité voudrait que nous écoutions attentivement ces chrétiens qui ont du fuir la persécution et qui savent exactement de quoi ils parlent.  « Que vous le vouliez ou non, vous êtes pour eux le pays chrétien par excellence et la Croix les rend fous », explique l’Irakienne Mirna.

A des milliers de kilomètres de là, la réaction est la même en Syrie. Tandis qu’on fête l’abominable bilan à Raqqa – fief de l’Etat islamique -, on pleure pour la France partout ailleurs. A ces larmes, se mêle cette même colère froide. Myriam, originaire de Damas, réagit : « il y a quelques semaines, nous vous avions dit de vous méfier de ces soi-disant réfugiés Syriens… Si l’Etat islamique affirme qu’il profite de la vague migratoire pour infiltrer vos pays, pourquoi ne pas le croire ? Pourquoi avez-vous fait semblant de ne pas entendre leurs menaces et nos avertissements ? »

Beaucoup confient depuis le début de cette guerre leurs angoisses concernant l’Europe : « vous n’avez encore rien vu, ils sont très nombreux et vous ne savez pas quoi défendre. En Syrie, nous sommes un peuple, nous avons une identité et nous sommes prêts à mourir pour les défendre. En France personne n’est prêt à donner sa vie, ni pour Dieu, ni pour la Patrie… Comment voulez-vous gagner ? », questionne Youssef.

Leur colère est d’autant plus grande qu’ils aiment la France dont ils connaissent parfois la langue et de nombreuses pages d’histoire. La réaction de Georges, jeune chrétien d’Alep, est poignante : « Nous avons eu vos djihadistes, nous avons eu vos armes contre nous, vos gouvernants ont détruit notre pays et nous n’avons cessé de vous prévenir… Mais ce soir nous pleurons avec la France », commente-t-il avec émotion. Mais il insiste, encore et encore : « nous non plus, nous ne pensions pas que notre pays pouvait réellement basculer dans la guerre. Réveillez-vous, vite ».

En visite en France, l’archevêque de Homs monseigneur Jean-Abdo Arbach explique ce que peut-être ce réveil : « il faut détruire la menace terroriste bien entendu et en protéger la France. Mais il faut également que la France retrouve la foi, l’espérance et la charité. Il faut vivre du Dieu d’Amour, et nourrir les âmes errantes ! Soyez ce que vous êtes pour résister à la sauvagerie de ces fanatiques : des chrétiens ! »

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