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Les attentats de Paris dans le sillage de Charlie Hebdo

Attaques Paris

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Alors même que la France n’a pas fini de dénombrer ses morts, les premiers indices qui ont filtré sur les attentats du 13 novembre, indiquent que ceux-ci se situent dans la logique des précédents mais à une échelle démultipliée.À l’instar des attentats contre Charlie Hebdo, les terroristes ont utilisé des Kalachnikov. Si les frères Kouachi disposaient d’explosifs civils, ils n’en avaient pas fait usage. Cette fois-ci, des ceintures d’explosifs ont été actionnées sur le modèle des terroristes de l’État islamique. Une dizaine de personnes avaient été impliquées dans l’organisation des attentats de janvier 2015, conformément à ce que préconise l’ouvrage de subversion islamiste d’Abu Bakr Naji : “Un groupe actif d’une dizaine d’individus prépare une opération très simple, cette action ne nécessite qu’un ou deux individus”[1], même si l’organisation d’attentats multiples est plus complexe, il est probable que ce nombre n’ait guère varié, pour des raisons de confidentialité.

La justification politique et religieuse

La justification politique et religieuse des attentats, qui a pu être entendue par les victimes d’hier – l’action de la France en Syrie ayant été désignée – fait écho aux attentats de Charlie Hebdo dans lesquels A. Coulibaly présentait son action comme une réponse aux opérations militaires françaises contre les groupes djihadistes en Afrique et au Moyen-Orient et contre les islamistes sur le territoire national. Pour les attentats contre Charlie Hebdo, les terroristes avaient pris soin de légitimer scrupuleusement et rationnellement leur action religieuse. Pour ces attentats toutefois, les victimes avaient été soigneusement choisies, à l’inverse de celles d’hier, dont l’élimination répond davantage à l’injonction de Boubakar al-Hakim qui écrivait dans Dar-al-islam n°3 de mars 2015, le journal de propagande de l’EI : “Ne pas chercher de cibles spécifiques. Tuez n’importe qui. Tous les mécréants sont des cibles pour nous”[2].

Les attentats du 13 novembre pourraient s’expliquer par le fait que l’État islamique soit de plus en plus réticent à accueillir des djihadistes européens en son sein. Ceux-ci sont encouragés à faire la guerre chez eux. En tout état de cause, l’objectif est le même : forcer les États occidentaux à déployer des forces de sécurité supplémentaire tout en désignant comme ennemi le terrorisme en lieu et place du projet de subversion politique qui le sous-tend.

[1] A. B. NAJI, Gestion de la barbarie, Éditions de Paris, 2007, p. 73.

[2] Dar-al-islam n°3, mars 2015, “Interview du frère Abou Mouqâtil al-Tounsi : djihad en Tunisie”, p. 18-21.

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