Un prélat espagnol et une laïque italienne ont été arrêtés le 1er novembre dernier.
Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, et Francesca Immacolata Chaouqui ont été mis hors d’état de nuire. Le Saint-Siège qualifie de “grave trahison” leur geste et celui des deux journalistes auxquels profite ce nouveau scandale
Un prélat espagnol et une laïque italienne ont été arrêtés au Vatican après une nouvelle fuite d’informations et de documents confidentiels au profit de deux livres d’enquête, dont l’auteur d’un des deux ouvrages, Gianluigi Nuzzi, s’était déjà fait connaître en 2012, en publiant un ouvrage choc contenant des documents secrets de Benoît XVI, ce qui avait déclenché le premier Vatileaks de l’histoire du Saint-Siège.
Celui par qui le scandale est arrivé…
Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, 54 ans, secrétaire de la Préfecture des affaires économiques du Saint-Siège, et Francesca Immacolata Chaouqui, 33 ans, étaient tous deux membres de la commission préparatoire à la réforme économique et financière de la Curie (la COSEA), formée par le pape François au début de son pontificat puis dissoute dès sa mission accomplie. Ils ont été arrêtés le 1er novembre dernier. L’ecclésiastique est toujours en détention, la jeune laïque remise en liberté au motif de “sa collaboration à l’enquête”, justifie le Saint-Siège.
Le premier livre d’enquête à paraître sera celui de Giuanluigi Nuzzi, le 4 novembre, publié en français sous le titre Chemin de croix chez Flammarion, suivi aussitôt après par la publication d’Avarizia (“avarice”) du journaliste italien de l’hebdomadaire Espresso, Emiliano Fittipaldi. Tous deux s’alimentent de détails que les deux “nouveaux corbeaux” – comme les surnomme la presse italienne – ont puisés dans des documents confidentiels sur la réforme financière du Vatican.
Réaction immédiate du Saint-Siège : Ces livres sont une “grave trahison de la confiance accordée par le Pape. Ils ne contribuent en aucune façon à établir la clarté et la vérité mais créent plutôt une confusion et des interprétations partielles et tendancieuses”, lit-on dans le communiqué paru lundi. Le Saint-Siège rappelle que la divulgation d’informations et de documents confidentiels est une infraction à la loi de l’État de la Cité du Vatican et qu’un “tel acte illicite” pourrait donc avoir “des répercussions juridiques et éventuellement pénales” et demander “s’il le faut”, “le recours à la coopération internationale”. Un procès par le tribunal du Vatican n’est pas exclu, indique Radio Vatican.
On l’appelle déjà Vatileaks II
Malgré les nombreux avertissements depuis Vatileaks I – impliquant l’ancien majordome de Benoît XVI, accusé d’avoir volé et transmis des centaines de documents confidentiels –, le scandale des fuites d’informations confidentielles au Vatican ne s’arrête pas. Cette nouvelle affaire – déjà surnommée Vatileaks II – arrive après deux autres fuites récentes : à la mi-octobre, en plein synode des évêques sur la famille, marquée par la divulgation d’une lettre privée de 13 cardinaux au Pape critiquant l’organisation de cette assemblée ; et la violation de l’ordinateur du nouveau contrôleur général du Saint-Siège, poste créé dans le cadre de la réforme financière et économique de la Curie. Libero Milone est chargé par le pape François de l’audit des comptes de l’ensemble des administrations du Vatican.