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“L’Église doit promouvoir une véritable épiphanie de la famille”

Cardinal Robert Sarah

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La rédaction d'Aleteia - publié le 21/10/15
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Sage parmi les sages, le numéro 4 du Vatican avait mis le synode en garde dès le premier jour.Le 10 octobre dernier, Aleteia s’est entretenu avec le cardinal Robert Sarah à la suite d’une réunion des évêques d’Afrique, recueillant l’expression de sa grande préoccupation pour le synode et sa confiance renouvelée dans le Saint-Esprit pour qu’il le conduise à bon port. Le cardinal n’a pas manqué d’encourager les fidèles à prier pour les pères synodaux.

Aux tout premiers jours du synode, le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements a plaidé pour une redécouverte de la beauté de la vie de famille chrétienne, appelant le Saint-Père à “énoncer clairement des vérités et des orientations valables pour l’ensemble de notre planète”.

Pointant dans un même discours très ferme, deux menaces inattendues planant sur notre époque : “l’idolâtrie de la liberté occidentale et le fondamentalisme islamique”, deux idéologies qui assaillent l’humanité à ses antipodes – “laïcisme athée” en Occident contre “fanatisme religieux” en Orient –, le cardinal guinéen a enjoint l’Église à “promouvoir une véritable épiphanie de la famille”. En effet, “la crise du mariage est essentiellement une crise de Dieu, mais aussi une crise de la foi”, a-t-il rappelé.

Voici l’intervention du cardinal Robert Sarah traduite de l’italien (extraits) :

“Votre Sainteté, Éminences, Excellences, participants du synode, je vous livre ces trois pensées :

  • Davantage de transparence et de respect mutuel

J’affirme en toute franchise que lors du précédent synode, la tentation, sur les différentes questions, de céder à la mentalité du monde sécularisé et individualiste de l’Occident s’est fait jour. (…) Dès lors, mon premier souhait va à une liberté, une transparence et une objectivité accrues de nos travaux.

  • Le discernement de l’histoire et des esprits

Mon deuxième souhait est que le synode honore sa mission historique et ne se confine pas à traiter de certaines questions pastorales (telle que la communion possible pour les divorcés remariés), mais aide le Saint-Père à énoncer clairement des vérités et des orientations valables pour l’ensemble de notre planète.

De nouveaux défis ont en effet émergé depuis le synode de 1980. Un discernement théologique nous laisse entrevoir deux menaces inattendues planant sur notre époque, des périls situés à des antipodes : d’un côté l’idolâtrie de la liberté occidentale et de l’autre le fondamentalisme islamique, laïcisme athée contre fanatisme religieux. Deux formes de radicalisation, qui constituent les plus grandes menaces se dressant contre la famille : sa désintégration subjectiviste dans l’Occident sécularisé par le divorce aisé et rapide, les unions homosexuelles, l’euthanasie, etc. D’autre part, la pseudo-famille de l’islam idéologisé, et sa légitimation de la polygamie, de l’asservissement de la femme, de l’esclavage sexuel, du mariage des petites filles, etc. (…)

Ces deux mouvements (…) sont violemment intolérants, destructeurs des familles, de la société et de l’Église et ouvertement christianophobes. (…)

  • Révéler et servir la beauté de la monogamie et de la famille

Face à ces deux défis terribles et sans précédent, l’Église doit promouvoir une réelle “épiphanie de la famille”.

Nous nous devons de révéler sans crainte la vérité, le projet de Dieu qui réside dans la monogamie de l’amour conjugal ouvert à la vie. Il est urgent que l’Église à son sommet déclare de manière péremptoire la volonté du Créateur sur le mariage. Combien de personnes de bonne volonté et de bon sens partageraient cet acte lumineux de courage de l’Église !

Une parole forte et claire du magistère suprême aidera les pasteurs dans leur mission envers nos contemporains et les aidera à découvrir la beauté de la famille chrétienne. Il est essentiel à cette fin de favoriser ce qui représente une véritable initiation chrétienne des adultes, car la crise du mariage est avant tout une crise de Dieu, doublée d’une crise de la foi, que l’on perçoit dans l’initiation des enfants. Nous, évêques, avons le devoir impératif de reconnaître et partant de promouvoir les charismes, les mouvements, les milieux ecclésiaux, où se révèle vraiment la famille, ce prodige d’harmonie, d’amour de la vie et d’espérance en l’Éternité, ce berceau de la foi et de l’école de la charité. La Providence et le Concile Vatican II nous offrent tant d’occasions de célébrer ce miracle.

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