Dans son discours célébrant les 50 ans de l’institution du synode des évêques, le pape François a réaffirmé l’unité des Églises.“Le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l’Église du IIIe millénaire. Et le synode, cette notion du ‘marcher ensemble’, laïcs, pasteurs, évêque de Rome, est parfois pourtant si difficile à ‘mettre en oeuvre’.”
Le pape François a rappelé le Concile Vatican II et l’infaillibilité du peuple des fidèles in credendo, une propriété qu’il manifeste au travers du sens supranaturel de la foi de tout le peuple et selon laquelle chaque baptisé, quel que soit son rôle au sein de l’Église, “est acteur de l’évangélisation”, qui n’est donc pas une prérogative unique des évêques, des prêtres ou des élites.
Les fidèles, le peuple de Dieu, ce troupeau parmi lequel le pasteur se doit de demeurer, “possède son propre ‘flair’ l’aidant à trouver de nouvelles voies sur le chemin que le Seigneur ouvre à l’Église”. C’est dans ce contexte que s’inscrit la large consultation des communautés paroissiales voulue par le pape François en amont des synodes sur la famille. Une initiative qu’il a défendue aujourd’hui, lui rendant son sens entier d’affirmation conciliaire, pas toujours mise en valeur comme il se doit dans les diocèses. Une Église synodale, a expliqué le pape François, “est une Église de l’écoute, dans la conscience qu’écouter ‘va bien au-delà d’entendre’. Une écoute mutuelle, source d’apprentissage pour tout un chacun”.
François a rappelé l’action des évêques “véritables gardiens, interprètes et témoins de la foi de toute l’Église, appelés à savoir prendre le recul nécessaire face à une opinion publique souvent changeante”. Il a ensuite évoqué son rôle d’évêque de Rome, de “pasteur et de docteur de tous les chrétiens”. Soulignant que dans l’Église, l’autorité, “se trouve sous la base”, comme dans une pyramide inversée, parce que l’unique autorité est celle du service.
Évoquons aussi les propos forts du cardinal Christoph Schönborn, s’inspirant du récit du premier Concile de Jérusalem (vers le milieu du Ier siècle), qui ouvrit ses portes aux païens, pour en dégager des éléments de méthode pour le synode. Dans sa lecture, il a narré l’origine de l’action de Pierre et ensuite la manière dont fut accueilli le témoignage de Paul et de Barnabé : “Toute l’assemblée se tut et écouta Barnabé et Paul exposer tout ce que Dieu avait accompli parmi les païens et grâce à eux”. “Ils racontaient !”. Ils ne dissertaient pas sur des traités théologiques, ils expliquaient simplement ce qu’ils avaient “vu et écouté”.
“La foi ne peut être représentée, mais uniquement témoignée, a ajouté l’archevêque de Vienne. C’est précisément ce qui se produisit alors à Jérusalem, lorsque les apôtres témoignèrent de ce qu’ils avaient vu et écouté”. “Si je puis exprimer un désir pour le cheminement futur du Synode des évêques, c’est celui de se tourner vers le Concile de Jérusalem. Soyons moins abstraits, moins détachés.”
Le cardinal Schönborn a enfin évoqué sa participation au Synode sur la nouvelle évangélisation (2012). “Il y eut de nombreuses prises de parole intéressantes, mais peu ont livré leur témoignage de l’expérience de la mission et de l’évangélisation. A Jérusalem, Pierre, Paul et Barnabé ont parlé des faits, des expériences. Nous nous confinons trop souvent aux théories, aux ‘on pourrait’ et ‘on devrait’, mais ne parlons jamais de nos expériences personnelles, c’est pourtant ce qu’attendent nos fidèles !”