Les messes jugées “trop fréquentées” seront déclarées “illégales” par le Parti communiste chinois qui pourra prendre ses décisions sans passer par un tribunal.Dans la province orientale du Zhejiang, le bilan de la campagne d’abattage des croix et lieux de culte chrétiens s’alourdit – plus de 1 200 croix démontées ou déplacées et une quarantaine de lieux de culte rasés au sol en à peine un an – et le parti communiste chinois (PCC) semble vouloir passer à la vitesse supérieure en menaçant de déclarer “illégales” les messes “très fréquentées”. “Une attaque contre la foi encore plus dangereuse que n’importe quelle démolition”, commente un laïc protestant au micro d’UcaNews.
La nouvelle loi
La nouvelle loi – accompagnée de nouvelles peines – devrait entrer en vigueur le 1er octobre prochain, sous contrôle de la commission des affaires religieuses et ethniques de la province pour une série d’activités jugées “illégales”. Ces activités sont : enseigner dans une institution religieuse, sans respecter les lois chinoises ou les principes de la Chine sur les religions pour un enseignant venu de l’étranger, comme par exemple se permettre des appréciations sur le Pape qui pourrait entraîner de lourdes sanctions, précise Ucanews.
Des sanctions seraient également prévues dès lors qu’un événement religieux important serait organisé sans autorisation préalable, et en cas de donations étrangères à des instituts religieux, ou de toute autre violation des règles en vigueur sur l’indépendance et l’autonomie des religions en Chine. Les punitions varient entre une simple amende et la fermeture des églises jusqu’à la confiscation de biens appartenant à l’Église.
Plus besoin de tribunal
Mais particulièrement inquiétant pour les chrétiens est l’article 8 qui précise que “la Commission aura le pouvoir d’interpréter la loi et d’appliquer la punition”, laissant donc au Parti communiste le pouvoir de prendre des décisions sans devoir passer, même formellement, par un tribunal. Il semblerait aussi qu’un autre article – l’article 10 – autoriserait les autorités à sanctionner comme “illégales” les messes jugées “trop fréquentées”.
Selon divers chercheurs basés à Hong Kong, les articles liés aux relations extérieures, par exemple avec le Vatican, auront un impact certain sur la vie des églises chrétiennes dans la province du Zhejiang. N’importe quelle église pourrait être déclarée illégale sous n’importe quel prétexte, et l’autonomie des séminaires contrôlés par le gouvernement se réduire de plus en plus.