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Les « amitiés » sur Facebook comme symptôme de la culture consumériste : le diagnostic du Pape François

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Zelda Caldwell - publié le 29/09/15
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Le Saint-Père pointe du doigt ce que savions déjà au plus profond de nous-mêmes : nous sommes en souffrance.Tout au long de sa visite aux États-Unis, le Pape a salué ce que nous savons faire de mieux, tout en nous appelant à aller plus loin. Il a applaudi notre indépendance, notre sollicitude envers les pauvres, notre foi et nos familles.

Mais dimanche matin, lors de sa rencontre avec les évêques catholiques rassemblés à Philadelphie, le Pape François s’est attardé sur le mal qui ronge notre société actuelle, le consumérisme.

Le consumérisme, a-t-il dit, est caractéristique de « si nombreuses situations actuelles » et représente « une sorte d’appauvrissement issue d’un sentiment marqué et généralisé de solitude. »

Je me sens seul ? J’ai pourtant des amis par centaines…

Mais Saint-Père, pourrions-nous être tentés de répondre, « comment pourrais-je me sentir seul ? J’ai des amis par centaines. Un seul coup d’œil sur mon profil Facebook et tous les « J’aime » sur chacune de mes publications sur Instagram, sans parler de mes abonnés sur Twitter, suffit à le prouver ».

Désolé, mais ce n’est pas de l’amitié a déclaré le Pape : « En étant toujours à l’affût de la dernière tendance, en accumulant les « amis » sur les réseaux sociaux, nous nous laissons happés par ce que la société actuelle offre : une solitude accompagnée d’une peur de l’engagement dans une course effrénée de reconnaissance. »

Une telle affirmation pourra blesser, mais alors que nous passons plus de temps à parfaire un personnage sur Internet pour notre propre plaisir qu’à nous rencontrer en personne, force est d’en constater toute la pertinence.

Notre matérialisme ne se limite pas aux biens purement matériels qui l’on vend ou achète. Il se prolonge dans notre rapport à l’autre, a-t-il poursuivi :

« Aujourd’hui, on ne tisse plus de relation étroite avec son entourage. La culture actuelle  semble plus encourager à ne se lier à rien ni personne, dans un esprit de méfiance générale. Désormais, ce qui semble compter par dessous, c’est de suivre la dernière mode » a-t-il affirmé.

Et de continuer : « C’est une consommation qui n’a que faire des liens, une consommation qui se soucie peu des relations humaines. Les liens sociaux ne sont que des ‘moyens’ de satisfaire ‘mes besoins’. Notre voisin, avec son visage familier, son parcours et sa personnalité, ne nous importe plus. »

« D’où une culture qui rejette tout ce qui n’est plus ‘utile’ ou ‘satisfaisant’ au goût du consommateur », a-t-il déploré.

Si l’on observe les déclarations prononcées par le Souverain Pontife tout au long de sa visite, on s’apercevra que cette dure critique n’a rien de nouveau. Au contraire, elle renvoie audacieusement à une problématique qui lui est chère : le besoin de fomenter une « culture de la rencontre » de l’autre.

Ses références au « paysage pastoral en évolution » et aux « défis » du clergé vont toutes dans le sens du diagnostic qu’il a établi. Il a déclaré voir en l’Église un « hôpital de campagne après la bataille », et vient de nous expliquer la gravité de nos blessures.

 

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