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Le Dynamique François fait un discours enthousiaste au Festival des familles

PHILADELPHIA, PA - SEPTEMBER 26: Pope Francis speaks as he visits the Festival of Families September 26, 2015 in Philadelphia, Pennsylvania. Pope Francis is in Philadelphia for the last leg of his six-day visit to the U.S. Alex Wong/Getty Images/AFP

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Diane Montagna - publié le 28/09/15
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“Se battre pour la famille en vaut la peine” RETOUR SUR LE VOYAGE PAPAL AUX USA : PHILADELPHIE —  Dans la soirée du samedi 26 septembre, le pape François s’est une fois de plus révélé plein de surprises, et laissant de côté le texte préparé pour le Festival de la Rencontre mondiale des familles, a prononcé un discours improvisé en espagnol, devant une immense foule rassemblée avenue Benjamin Franklin à Philadelphie.

Le clou du Festival de samedi a été un programme de musique diffusé au niveau national et un programme spectaculaire d’arts visuels produits par des artistes de renommée mondiale, comme Aretha Franklin, l’extraordinaire chanteuse Jackie Evancho, Juanes, l’Orchestre philharmonique de Philadelphie et le ténor de renommée mondiale Andrea Bocelli qui a conclu la soirée sur un « Notre Père »

Mark Wahlberg, acteur oscarisé aux Academy award   (Lone Survivor, The Perfect Storm), catholique pratiquant et père de quatre enfants présentait la soirée. Il a déclaré : « Je suis plus heureux ici avec le Pape et des milliers de familles, que dans ma vie d’acteur. »

Six familles venues du monde entier ont parlé des joies et difficultés à vivre un mariage chrétien et une vie de famille chrétienne. Un couple de fiancés venus d’Australie a expliqué comment leur amour avait mûri à travers la chasteté, et a parlé de ses craintes concernant le mariage. Une mère ukrainienne avec un fils souffrant de paralysie cérébrale a expliqué comment sa foi l’avait inspirée et aidée à élever son fils. Une famille jordanienne a parlé des difficultés des familles au Moyen-Orient face à la persécution religieuse et à l’immigration. Une mère nigériane a offert un témoignage éloquent et émouvant du pouvoir de la foi dans sa famille. Des grands-parents américains ont parlé du rôle des grands-parents pour aider leurs enfants à être de bons parents.

 

Chers frères et sœurs,
Chères familles,

Avant tout, je veux remercier les familles qui ont souhaité partager l’histoire de leurs vies avec nous. Merci pour votre témoignage ! C’est toujours un don d’écouter les familles partager leurs expériences de vie. Cela touche nos cœurs. Nous sentons qu’elles nous parlent de choses qui sont très personnelles et uniques, de choses qui, d’une certaine manière, nous concernent tous. En écoutant leurs expériences, nous pouvons nous sentir nous-mêmes impliqués, mis au défi en tant que couples mariés et parents, en tant qu’enfants, frères et sœurs et grands-parents.

Pendant que j’écoutais, je pensais combien il est important pour nous de partager nos vies de famille et de nous entraider dans cette merveilleuse et exaltante tâche d’« être une famille ».

Etre avec vous me fait penser à l’un des plus beaux mystères de notre foi chrétienne. Dieu n’a pas voulu venir dans le monde autrement que dans une famille. Dieu n’a pas voulu approcher l’humanité autrement que dans un foyer. Dieu n’a pas voulu pour lui-même d’autre nom qu’Emmanuel (cf. Mt 1, 23). Il est « Dieu avec nous ». C’était son désir depuis le commencement, son objectif, son effort constant : nous dire : « Je suis Dieu avec vous, je suis Dieu pour vous ». Il est le Dieu qui, dès le début de la création, dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul » (Gn 2, 18). Nous pouvons ajouter : il n’est pas bon que la femme soit seule, il n’est pas bon pour les enfants, pour les personnes âgées, pour les jeunes, d’être seuls. Ce n’est pas bon. C’est pourquoi l’homme quitte son père et sa mère, et s’attache à sa femme, et les deux deviennent une seule chair (cf. Gn 2, 24). Les deux sont destinés à devenir un foyer, une famille.

Depuis des temps immémoriaux, au plus profond de notre cœur, nous avons entendu ces mots puissants : il n’est pas bon pour toi d’être seul. La famille est la grande bénédiction, le grand don de ce « Dieu avec nous » qui n’a pas voulu nous abandonner à la solitude d’une vie sans les autres, sans défis, sans foyer.

Dieu ne rêve pas en solitaire, il essaye de faire toute chose « avec nous ». Son rêve permanent devient réalité dans les rêves de nombreux couples qui travaillent à faire de leur vie une vie de famille.

C’est pourquoi la famille est le symbole vivant du plan d’amour que le Père a rêvé autrefois. Vouloir fonder une famille, c’est se décider à faire partie du rêve de Dieu, choisir de rêver avec lui, vouloir construire avec lui, se joindre à lui dans cette épopée de la construction d’un monde où personne ne se sentira seul, indésirable, ou sans foyer.

En tant que chrétiens, nous apprécions la beauté de la famille et de la vie de famille comme le lieu où nous apprenons la signification et la valeur des relations humaines. Nous apprenons qu’« aimer quelqu’un n’est pas seulement un sentiment fort – c’est une décision, c’est un jugement, c’est une promesse » (Erich Fromm, The Art of Loving). Nous apprenons à tout miser sur une autre personne, et nous apprenons que cela vaut la peine.

Jésus n’était pas un célibataire endurci, loin de là ! Il a pris l’Eglise comme épouse, et a fait d’elle un peuple à lui. Il a donné sa vie pour ceux qu’il aimait, de sorte que son épouse, l’Église, puisse toujours savoir qu’il est Dieu avec nous, avec son peuple, avec sa famille. Nous ne pouvons pas comprendre le Christ sans son Église, comme nous ne pouvons pas comprendre l’Église sans son époux, le Christ Jésus, qui a donné sa vie par amour, et qui nous a fait voir que cela vaut la peine.

Donner sa vie par amour n’est pas facile. Comme pour le Maître, « tout miser » peut parfois entraîner la croix. Parfois quand tout semble difficile. Je pense à tous ces parents, à toutes ces familles qui n’ont pas de travail ou qui n’ont pas les droits des travailleurs, et combien cela est une vraie croix. Que de sacrifices font-ils pour gagner leur pain quotidien ! Il est compréhensible que, lorsque ces parents rentrent à la maison, ils soient si exténués qu’ils ne peuvent pas donner le meilleur d’eux-mêmes à leurs enfants.

Je pense à toutes ces familles qui n’ont pas de logement ou qui vivent entassées. Des familles qui manquent du minimum pour être en mesure de construire des liens d’intimité, de sécurité et de protection face aux ennuis de toutes sortes.

Je pense à toutes ces familles qui n’ont pas accès aux services élémentaires de santé. Des familles qui, lorsqu’elles affrontent des problèmes médicaux, surtout quand il s’agit des membres les plus jeunes ou les plus âgés, dépendent d’un système qui ne satisfait pas leurs besoins, qui est insensible à leur peine et leur impose de lourds sacrifices pour recevoir un traitement approprié.

On ne peut pas qualifier de saine une société lorsqu’elle ne garantit pas une réelle place à la vie de famille. On ne peut pas penser qu’une société a un avenir lorsqu’elle ne fait pas passer des lois capables de protéger les familles et d’assurer leurs besoins fondamentaux, surtout ceux des familles qui sont à leurs débuts. Que de problèmes seraient résolus si nos sociétés protégeaient les familles et offraient aux ménages, spécialement aux couples récemment mariés, la possibilité d’avoir un travail digne, un logement et des services médicaux pour les accompagner au cours de la vie.

Le rêve de Dieu est inchangé ; il demeure intact et nous invite à travailler pour une société qui soutienne les familles. Une société où le pain, « fruit de la terre et du travail des hommes » continue à être mis sur la table de chaque foyer, pour nourrir l’espérance des enfants.

Les familles parfaites n’existent pas. Cela ne doit pas nous décourager. Tout au contraire ! L’amour est une chose que nous apprenons ; l’amour est une chose que nous vivons ; l’amour grandit dans la mesure où il est « forgé » par les situations concrètes dont chaque famille fait l’expérience. L’amour naît et se développe constamment entre ombres et lumières. L’amour peut s’épanouir entre l’homme et la femme qui essayent de ne pas faire du conflit le dernier mot, mais plutôt une nouvelle opportunité. Une opportunité pour chercher de l’aide, une opportunité pour nous demander en quoi nous avons besoin de nous améliorer, une opportunité pour découvrir le Dieu qui est avec nous et qui ne nous abandonne jamais. C’est le grand héritage que nous pouvons donner à nos enfants, une très bonne leçon : nous faisons des erreurs, oui ; nous avons des problèmes, oui. Mais nous savons que ce n’est pas cela qui compte vraiment. Nous savons que les erreurs, les problèmes, les conflits sont une occasion de nous approcher les uns des autres, de nous approcher de Dieu.

Ce soir nous sommes venus prier ensemble, prier en tant que famille, pour faire de nos foyers le visage joyeux de l’Église. Pour rencontrer ce Dieu qui n’a pas voulu venir dans notre monde d’une autre manière que dans une famille. Pour rencontrer « Dieu avec nous », le Dieu qui est toujours parmi nous.

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