Après deux ans de bataille juridique, la justice américaine a décidé que plus personne ne pouvait gagner le moindre dollar avec la ritournelle la plus célèbre du monde.Il aura fallu deux ans à la justice américaine pour trancher mais finalement la décision a été prise : il sera désormais possible de chanter le fameux “Happy Birthday to you” sans devoir payer de droits à la Warner Chappell Music, la maison de disque américaine qui en revendique la propriété depuis 1935. Le juge fédéral de Los Angeles, Georges King, confirme que la mélodie relève du domaine public et que contrairement à ce qu’elle a fait jusqu’à présent, la maison de production ne peut en aucun cas collecter des royalties à chaque diffusion de celle-ci à la télévision, sur Internet et dans n’importe quel espace public, autrement dit : de se faire des millions dessus.
Deux années de bataille juridique
Tout est parti d’une bataille juridique, lancée en 2013, par une réalisatrice et un musicien, Rupa Marya et Robert Siegel, qui voulaient préparer un film sur la chanson. Pour avoir le droit de reproduire la chanson dans le film, Warner Chappell leur avait demandé de payer 1 500 dollars. Or, Rupa Marya et Robert Siegel ont revendiqué les origines de la chanson, une mélodie composée par deux sœurs, Mildred et Patty Smith Hill, en 1893, pour être chantée dans les jardins d’enfants. Son nom d’origine était “Good morning to All”. Pour les plaignants, sachant que les éventuels droits d’auteurs durent au maximum 95 ans, il n’y avait pas de doute possible : la chanson appartenait bien au domaine public. Et le juge leur a donné raison.
Le mystère des origines
“Happy Birthday” est la plus connue des mélodies au monde, selon le Guinessbook des records, et déjà dans les années 80, elle avait bien failli mettre le Congrès américain dans l’embarras, lorsque les congressistes se sont mis à la chanter en chœur au président Reagan. Et qui ne se souvient pas de la version très personnelle chantée par l’actrice Marylin Monroe, au président Kennedy lors d’une réception pour son 45e anniversaire ! Mais personne ne sait vraiment qui a composé les paroles, ou du moins concorder la musique avec les paroles.
Alors comment Warner-Chappell a pu prétendre que ce “Joyeux anniversaire” lui appartenait jusqu’en 2030 ? À cela, le studio prétend qu’une troisième sœur Hill aurait réussi, en 1935, à démontrer que “Happy Birthday” était un plagiat de “Good Morning All” et avait pu ainsi prétendre aux droits d’auteurs sur la chanson. Celle-ci travaillait alors avec la société de production Clayton F. Summy Publishing Co. qui aurait fini par en céder les droits à Warner-Chappell.
Mais cette version a toujours été contestée. Et ce flou historique s’est transformé en flou juridique. La maison de production peut encore faire appel de cette décision. Quoi qu’il en soit, le problème des millions perçus jusqu’ici par la maison de disque reste entier. Ce point “sera débattu plus tard”, ont déclaré les plaignants.