L’avion du Pape François a atterri samedi 19 septembre vers 16h à l’aéroport international José Marti de La Havane.Accueilli à sa descente d’avion par le chef de l’État cubain Raúl Castro et par l’archevêque de La Havane, François s’est vu offrir des bouquets de fleurs par des enfants qu’il a ensuite, comme à son habitude, longuement étreints. Après les honneurs militaires, dans son discours d’accueil, le chef d’État a affirmé au Pape les “profonds sentiments de respect et d’hospitalité” avec lesquels le peuple et le gouvernement cubains le recevaient.
Le rôle du Vatican dans le dossier américano-cubain
Après avoir évoqué sa “rencontre mémorable” du 10 mai dernier au Vatican, le président cubain a déclaré qu’il avait été stimulé par la lecture de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium et de l’encyclique Laudato si’ du Souverain Pontife argentin. Raúl Castro n’a pas manqué d’évoquer l’importance de cette contribution du Saint-Père dans la perspective des deux grandes rencontres internationales à venir : l’Assemblée des Nations Unies sur les objectifs de développement post-2015, la semaine prochaine, et la conférence de Paris sur le changement climatique, en fin d’année.
Le frère de Fidel a par ailleurs salué les prises de position de François en faveur de la dignité humaine, notamment lors des Rencontres mondiales des mouvements populaires, à Rome en 2014 et en Bolivie en juillet dernier. Raúl Castro a aussi estimé que cet engagement se situait dans la continuité du Vénérable Felix Varela, un prêtre cubain du XIXe siècle dont le procès en béatification est en cours. Felix Varela fut un ardent opposant à l’esclavage à Cuba avant de s’investir dans l’accueil des migrants irlandais à New York, diocèse dont il fut le vicaire général.
Sur un plan diplomatique, Raúl Castro a aussi rendu hommage à l’habileté du pape François en matière de relations internationales. “Nous avons apprécié votre soutien pour la normalisation des relations avec les États-Unis”, a déclaré Raúl Castro qui a pour finir rendu hommage à la mission de l’Église catholique à Cuba, qui “inculque des valeurs morales que la nation apprécie et cultive”.
“Renouveler les liens de coopération et d’amitié” entre Cuba et l’Église
Dans sa réponse le pape François a tenu à remercier “tous ceux qui se sont dépensés afin de préparer cette visite pastorale”. Il a aussi évoqué la figure de Fidel Castro, qui avait reçu Jean Paul II en 1998 et s’est retiré de la vie politique et raison de son état de santé. “Je voudrais vous demander, Monsieur le Président, de transmettre mes sentiments de considération spéciale et de respect à votre frère Fidel”, a confié François, qui s’est aussi adressé à la diaspora. “Je voudrais aussi que mes salutations arrivent, en particulier, à toutes ces personnes que, pour divers motifs, je ne pourrai pas rencontrer et à tous les Cubains dispersés à travers le monde.”
“En cette année 2015, se célèbre le 80e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la République de Cuba et le Saint-Siège, a rappelé François. La Providence me permet d’arriver aujourd’hui dans cette chère nation, en suivant les traces indélébiles du chemin ouvert par les inoubliables voyages apostoliques qu’ont réalisés en cette île mes deux prédécesseurs, saint Jean Paul II et Benoît XVI. (…) Aujourd’hui, nous voulons renouveler ces liens de coopération et d’amitié pour que l’Église continue d’accompagner et d’encourager le peuple cubain dans ses espérances et dans ses préoccupations, dans la liberté ainsi que par les moyens et dans les conditions nécessaires pour l’annonce du Royaume jusqu’aux périphéries existentielles de la société.”
En guise de conclusion, François a confié son voyage sous la protection de “la Vierge de la Charité del Cobre, des bienheureux Olallo Valdés et José López Pieteira et du vénérable Félix Varela, grand propagateur de l’amour entre les Cubains et entre tous les hommes, afin que s’accroissent nos liens de paix, de solidarité et de respect mutuel”.
Avec Radio Vatican