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Comment un Américain a sauvé en mer plus de 3 000 migrants en deux mois

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Hypeness - publié le 16/09/15
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Cet entrepreneur a investi des millions dans un bateau, deux drones et la création d’une ONG.L’appel du pape François qualifiant de honte la mort de milliers de migrants au large de l’île de Lampedusa a été entendu par un couple italo-américain catholique vivant sur l’île de Malte. Tout a débuté pendant l’été 2013. Entrepreneur dans le secteur du renseignement et des assurances dans les zones de conflit, Christopher Catrambone faisait avec sa femme Regina une luxueuse croisière en Méditerranée, à proximité de l’île de Malte, quand leur vie, et celle de milliers d’étrangers, ont changé du tout au tout.

Dans la mer flotte un gilet de sauvetage. Christopher, s’informe, et prend conscience de l’ampleur d’un phénomène qu’il ignorait : des milliers de personnes tentent d’accomplir la traversée depuis l’Afrique et le Moyen-Orient et parmi elles beaucoup périssent en mer. La croisière continue, mais Cristopher Catrambone, confronté à cette douloureuse réalité, décide de consacrer la moitié de sa fortune à la création d’une ONG baptisée MOAS (Migrant Offshore Aid Station), dédiée au sauvetage de ces réfugiés.

Le couple américain a d’abord financé, sur ses propres fonds, la rénovation d’un ancien bateau de pêche de la Marine américaine baptisé Phoenix, puis acheté des hors-bord, deux drones, ainsi que tout le matériel de survie nécessaire. À bord, un équipage de volontaires, des spécialistes de la sécurité et une équipe médicale se tiennent prêts à intervenir : ils ont déjà sauvé plus de 3 000 personnes, des Syriens ou des Palestiniens pour la plupart, au cours des premiers mois d’opération en 2014. “Si vous êtes contre le fait de sauver des vies en mer, alors vous êtes intolérant et vous ne faites pas partie de notre communauté. Si vous permettez que votre voisin meurt dans votre jardin, alors vous êtes responsable de sa mort”, affirme même Catrambone au Daily Mail.

L’entrepreneur, son épouse et sa fille passent l’été et une bonne partie du printemps à participer aux opérations de sauvetage. Lors de chaque mission, le bateau de leur fondation MOAS est immédiatement informé de la présence d’une embarcation clandestine en danger. Les deux drones interviennent pour contrôler la situation et poursuivre le sauvetage. Des canots pneumatiques, avec des bouteilles d’eau et des gilets de sauvetage, sont envoyés aux migrants qui montent ensuite à bord et sont pris en charge par l’équipage. Tous les passagers sont alors examinés par des volontaires de Médecins Sans Frontières (MSF). Puis les migrants sont transférés aux autorités gouvernementales, qui leur délivrent un visa d’entrée.

Contrairement à ce que pensent certains, le MOAS n’a pas l’intention de faire fonction de ferry jusqu’à l’Europe, mais de sauver des vies fuyant la guerre et des situations désespérées. “Et vous savez quoi ? Si un jour je deviens pauvre et que je suis à la rue, qu’il en soit ainsi. Mais maintenant voici ce que nous faisons. Et j’en suis fier ! Je ne regrette rien”, se plaît à rappeler l’entrepreneur.

Catrambone pourrait boire tranquillement du champagne sur son yacht privé et jouir du soleil de Malte, mais il a décidé de foncer tête baissée dans cette situation particulièrement sensible de l’immigration en Europe. Malgré sa fortune, les opérations de sauvetage lui coûtent cher : “Les ressources destinées à cette opération sont épuisées”, explique Christopher. Plus de 2 millions d’euros ont déjà été dépensés et la fondation MOAS a lancé un appel aux dons pour pouvoir mener à bien cet incroyable travail.

Adapté du portugais par Élisabeth de Lavigne

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