Élevée dans la tradition juive, cette jeune Parisienne de 17 ans se bat aujourd’hui pour faire vivre le dialogue interreligieux.Il n’est jamais trop tôt pour s’engager. Voici la leçon que pourrait donner Maud à qui lira son portrait. "J’ai toujours voulu m’engager. Mais avant 18 ans, c’est difficile, j’ai été refusée un peu partout." Jusqu’au jour où sa meilleure amie, voisine du fondateur de l’association Coexister, lui propose de tenter l’expérience au sein de cette organisation. Un tournant dans sa vie d’adolescente. Séduite par un message qui vise à favoriser le renforcement du dialogue interreligieux, elle entame sa carrière de bénévole il y a quelques mois. Désormais très investie, cette jeune fille d’à peine 17 ans pense pourtant que son association ne devrait pas exister : "La croyance devrait nous unir et nous rassembler. C’est peut-être utopique, mais ce n’est pas parce que c’est utopique qu’on ne peut pas tendre vers ça !".
"Ça ne suffit pas de tolérer l’autre"
Pour joindre l’action à la parole, Maud travaille au pôle sensibilisation. Pendant son temps libre, elle se rend dans les écoles et s’adresse à des jeunes qui ont parfois son âge. La première fois, elle a été surprise d’entendre tant de clichés négatifs. Semaine après semaine, elle s’est aperçue que ce sont souvent les mêmes préjugés qui reviennent pour décrire la religion de l’autre. Si on résume : les chrétiens sont coincés, les juifs radins et les musulmans sont tous des terroristes. Pour répondre à ces "mots assez durs", elle tente d’expliquer ce que sont la laïcité et le vivre ensemble. "En France la notion de laïcité rime avec neutralisation de l’identité d’une personne. Mais non, ce n’est pas ça !" Avec ses mots et son énergie, elle fait la promotion d’une communication active qui comprend trois étapes : la sensibilisation, le dialogue et la solidarité. "Ça ne suffit pas de tolérer l’autre. Il faut aller vers l’autre et l’accepter tel qu’il est !"
Presque tous les jeudis, elle retrouve les autres bénévoles de Coexister Paris avec l’objectif d’inventer des concepts pour déconstruire les préjugés. Cela passe parfois par la visite d’un monument religieux ou l’organisation d’un pique-nique interconfessionnel. "Je sais que la religion nous touche au plus profond de nous. Mais je pense qu’il n’y a rien de plus anormal que la division due à la croyance." Pour parvenir au vivre ensemble, son association souhaite aussi mettre en place des projets comme la "Nuit des religions". Cet événement déjà existant à Berlin a pour principe l’ouverture au public de tous les lieux de culte une même soirée. Transportée par sa mission, Maud a même participé il y a quelques semaines au rassemblement de scouts "You’re up!" à Strasbourg. Plutôt fière, elle affirme avec fougue : "On a sensibilisé 1 500 jeunes sur 15 000 ! C’est pas mal !". C’est même très bien. Lire la suite sur 1 France 100 Visages