Le festival d’Hautecombe, dans la multitude d’activités qu’il propose, des plus détendues aux plus studieuses, apprend à unifier sa vie. Témoignage de festivalier…
Du matin au soir, les propositions foisonnent pour les festivaliers de "Welcome To Paradise", sollicitant avec insistance notre liberté. Entre l’heure spi qui finit la nuit et l’Eucharistie de midi, certains skient sur le lac, d’autres s’initient au biathlon laser ; au même instant, des danseurs découvrent le hip-hop, une scène rassemble les comédiens ; en divers lieux, on peut entendre témoigner Wolfgang Thierse, vice-président du Bundestag, ou Thomas Delenda, fondateur d’Hozana, entre autres conférences. Après un repas préparé et partagé dans la joie, on peut retourner à nos occupations telles que parapente ou via ferrata, à défaut de vivre des temps forts tels que ceux de lundi.
Témoins de la grâce
Devant un parterre de 1 600 jeunes, le grand chapiteau avait alors accueilli deux témoins exceptionnels. Le premier, Jean-Marc Potdevin, entrepreneur à succès, nous a décrit sa conversion (Aleteia). Sœur Faustine lui a succédé : jeune avocate, le Christ lui avait dit d’un violeur "Je suis mort pour lui comme Je suis mort pour toi". Envoyée en 2007 par la communauté Saint-Jean à côté de New York, elle a vécu aux côtés des gangs et visité les prisons. Avec une audace invraisemblable, elle s’y fait instrument de miséricorde et reçoit les plus belles lettres de sa vie. En référence à la lecture de l’Apocalypse le matin même, Sœur Faustine répond à un détenu ayant six larmes tatouées – chacune signifiant un meurtre – que "Jésus est venu effacer toute larme de ses yeux". Ricardo, un chef de gang abandonné à 9 ans, lui écrit : "Tu es la lumière qui m’a permis de voir Dieu". Khasim, qu’elle a interpellé malgré ses 120 kg de muscles, finit par succomber : "I want you to be my godmother, because I need God, and I need a mother" ("Je veux que tu sois ma marraine [godmother : de god/Dieu et mother/mère, en anglais] parce que j’ai besoin de Dieu et d’une mère").
Savoir remercier
Le temps suivant a été un partage en "fraternité", l’occasion de livrer ses premières impressions dans le secret et l’écoute de six autres jeunes. L’occasion surtout d’être en vérité dans la rencontre de nouvelles personnes. Pour finir la journée, on commence par se retrouver pour un temps de recueillement sous le chapiteau. C’est là que la joie déployée dans la journée est assimilée dans notre être, et dans un même mouvement offerte à Celui qui en est l’origine. Le dîner est enfin suivi d’une soirée, choisie hier parmi cinq propositions : cinéma en plein air, jazz sur un bateau, initiation au Swing, pièce de théâtre ou concert de reggae.
Une multiplicité à unifier avec Jésus
Le festival, dans la multitude d’activités qu’il propose, des plus détendues aux plus studieuses, nous apprend à unifier nos vies. Soumises à l’individualisme ambiant, elles sont trop souvent cloisonnées, et par là vulnérables aux tentations. Il n’y a pas d’un côté ma vie professionnelle, d’un autre mon être spirituel, ailleurs encore qui je suis en famille, et une autre personne lorsque je suis en soirée. Au contraire, ici on lie les temps de formation, de service, de vie communautaire, de recueillement personnel, de sport, d’échange, de détente et de fête.
La programmation des conférences sur l’ensemble de la semaine reflète cette volonté d’unité : "la politique et la famille", "l’emprise des marques", "politique : servir plus grand que soi", "se réconcilier avec son image", "gagner sa vie sans perdre son âme", "qu’as-tu fait de ton talent ?", "on ne parle pas de sa foi", "faire la fête et se réveiller sans regretter", "chrétien en entreprise ?", "oser être décalé", et puisque ça ne s’arrête pas au festival "Welcome back home…".
Uni dans la relation à Jésus, chacun est appelé à être soi en vérité, dans toute activité, que ce soit la prière, la musique, la danse, les arts graphiques, le sport, les repas, puis en rentrant, pourquoi pas, dans notre vie sociale : études, travail, engagements dans la société.