Le groupe djihadiste a pris dans la nuit du 5 au 6 août le contrôle d’Al-Qaryatayn dans la province syrienne de Homs.
Les revers du pseudo État islamique en Syrie et en Irak, comme ceux de son affidé Boko Haram au Nigeria, ne signifient pas qu’il est à genoux. Il est vrai qu’il ne recule devant rien. Après trois attentats-suicides contre des postes de contrôle du régime syrien aux entrées de la ville, suivis de combats intenses qui ont fait 37 morts parmi les combattants loyalistes et 23 morts dans les rangs des rebelles, les djihadistes de Daesh ont pris le contrôle d’Al-Qaryatayn, au sud-est de Homs.
Une importance stratégique
Située sur la route reliant la cité antique de Palmyre, contrôlée par l’EI depuis le 21 mai, à la région de Qalamoun, dans la province de Damas, la ville a une importance stratégique : "Le contrôle d’Al-Qaryatayn permet à l’EI de relier les secteurs sous son contrôle dans l’est de Homs avec les secteurs sous son contrôle dans l’est de Qalamoun, et lui permet de transférer des troupes et du ravitaillement entre les deux régions", selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Autre revers pour le régime syrien : "Dans le même temps, des rebelles islamistes, dont des combattants d’Asie centrale et des Tchétchènes, alliés à des djihadistes d’Al-Qaïda s’approchaient de la ville de Jourine, selon l’OSDH" (RTS). Ils ont pris mercredi un village situé à moins de 2 km de la ville de Jourine, là encore au prix d’un bain de sang (19 rebelles, 17 miliciens pro-régime ainsi que cinq villageois ont été tués).
"Jourine est un village perché sur la province centrale de Hama où l’armée, secondée par des officiers iraniens et du Hezbollah libanais, a établi son centre d’opérations pour diriger la bataille qui a lieu depuis plusieurs jours à Sahl al-Ghab. Cette plaine où les rebelles sont parvenus à prendre des positions est toute proche de la province de Lattaquié, un des principaux fiefs du régime" (La Tribune de Genève). "Si Jourine tombe, la côte et Lattaquié, l’un des derniers fiefs du régime alaouite, seront menacés" (RFI).
La Turquie prend son temps
Pendant ce temps, la Turquie, qui a annoncé son entrée en guerre contre l’État islamique mais en a profité pour frapper surtout les Kurdes (Aleteia), se hâte… lentement : "La Turquie va ‘bientôt’ commencer à combattre le groupe État islamique dans le Nord de la Syrie, a déclaré son chef de la diplomatie Mevlut Cavusoglu, lors d’une rencontre avec son homologue américain John Kerry en Malaisie" (Le Journal de Montréal).