Dans le cadre de la Neuvaine pour la France, retrouvez la méditation de Mgr Dominique Lebrun, ancien évêque de Saint-Étienne et nouvel archevêque de Rouen depuis le 10 juillet 2015.
"Il n’y a pas de dimanche sans vendredi", écrivait avec bon sens le cardinal Godfried Danneels il y a quelques années. Chaque semaine, nous essayons de nous souvenir de ce jour où Jésus a donné sa vie pour ses amis, pour le monde et donc pour la France, dans la joie profonde de son union au Père : c’est le vendredi !
Y a-t-il, pour le chrétien, un vrai dimanche sans vendredi ? Comment vivons-nous le vendredi ? Comme la fin de la semaine, pour ceux qui travaillent ? Comme un jour ordinaire pour ceux qui sont en vacances ? Comme le jour de la neuvaine ? Dans un texte toujours en vigueur, les évêques de France ont demandé de "marquer les vendredis de l’année par des œuvres de pénitence (privation de friandises, tabac, loisirs), des attitudes de charité fraternelle (dons pris sur les privations, pardons, etc.), des actes de piété (messe, prière, visite au Saint-Sacrement), suivant des choix personnels, familiaux, communautaires…".
La neuvaine pour la France est entrée dans son dernier mois. N’est-ce pas une occasion providentielle pour revisiter notre manière chrétienne de vivre chaque semaine, et chaque jour de la semaine ? Le dimanche est-il vraiment le jour du Ressuscité ? Le jour où notre cœur se remplit de la joie de la victoire définitive de Jésus sur la mort et sur tout mal ? Est-ce possible de le vivre ainsi, si je n’ai pas pris au sérieux le vendredi !
Vivre le samedi avec la Sainte Vierge
Heureusement, il y a le samedi ! Jour de rencontre plus intime avec la Vierge Marie. L’Église a pris l’habitude de favoriser la prière à la mère de Jésus, Mère de Dieu, le samedi, veille du dimanche. Elle nous introduit dans l’espérance du Jour de Dieu. Elle est l’aurore du Salut, la première en chemin, chantons-nous parfois. Avec tendresse, elle me fait passer du vendredi au dimanche, un vendredi sans doute pas à la hauteur de l’amour du Cœur de Jésus, au dimanche qu’elle ne veut surtout pas que nous manquions !
Faut-il se lamenter que notre pays perde ses repères dans le calendrier commun toujours plus éclectique, ou sécularisé ? Avec humilité, reprenons le chemin indiqué par les évêques de France pour le vendredi. Essayons de le vivre dans la joie de l’Évangile, plus que dans la lamentation qui risque de nous faire revenir au temps du bouc émissaire, le temps de l’Ancien Testament, avant la venue de la Vierge Marie !
Haut les cœurs ! S’il n’y a pas de dimanche sans vendredi, il n’y a pas, pour les disciples de Jésus, de vendredi sans dimanche. Notre pays vit un temps d’épreuve, il s’approche donc d’un vrai dimanche ! Prions de tout cœur en sachant que nous sommes déjà exaucés !
Fils d’une religieuse (sa mère est entrée en religion après son veuvage et la fin de l’éducation de ses huit enfants), Mgr Lebrun vient d’être nommé archevêque de Rouen, le 10 juillet 2015, après avoir été évêque de Saint-Étienne de 2006 à 2015. En 2010, il est le premier évêque français à participer à la Marche pour la Vie. Au sein de la Conférence des évêques de France, il a été membre du Conseil pour la communication. De 2008 à 2012, président du Conseil d’orientation de RCF, Radios Chrétiennes Francophones. Aujourd’hui, membre du Conseil famille et société de la Conférence des évêques de France plus particulièrement pour le monde de la justice. Il sera installé en la cathédrale de Rouen le 11 octobre 2015.