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Pakistan : Deux nouvelles victimes de la loi anti-blasphème

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Philippe Oswald - publié le 23/07/15
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Deux chrétiens, les frères Ayub, ont été jetés en prison sous l’accusation de blasphème. Les tentatives pour obtenir leur remise en liberté, même sous caution, ont jusqu’ici été vaines.
Alors qu’on ignore combien de temps encore Asia Bibi restera en prison (Aleteia), on peut craindre qu’une longue réclusion attende à leur tour les frères Qaisar et Amoon Ayub, de Lahore. Eux aussi encourent la peine capitale s’ils sont reconnus coupables d’avoir insulté le prophète Mahomet, ou la prison à vie pour avoir "profané" le Coran.

Un contenu "offensant" sur un site Internet

L’un deux, Qaisar, a été accusé d’avoir publié un contenu "offensant" sur son site Internet après un litige survenu dans son bureau. Une vieille affaire : le site Internet incriminé a été fermé dès 2009 tandis que les deux frères, harcelés par des menaces de mort, trouvaient refuge à Singapour puis en Thaïlande jusqu’en 2012, résume Vatican.va. Mais une plainte pour blasphème ayant été déposée entre temps contre contre Qaisar et Amoon Ayub, selon l’Agence Fides, les deux frères ont été arrêtés par la police en novembre dernier. "Leur cas, se basant visiblement sur des accusations fausses, construites ad hoc, a été pris en charge par l’ONG CLAAS qui défend les chrétiens. (…) Jusqu’ici, les tentatives d’obtenir une caution ou la remise en liberté des deux frères sont demeurées sans suite."

Une machine infernale

Une fois de plus, la machine infernale de la loi anti-blasphème s’est déclenchée. Elle fait de nombreuses victimes, telle une arme à fragmentation : "Lorsqu’un chrétien est accusé, l’ensemble de la communauté est placée sous accusation et subit de graves conséquences", a déclaré à l’Agence Fides le père James Channan OP, directeur du Centre pour la paix de Lahore. Les minorités non musulmanes en sont la cible privilégiée, mais il arrive qu’elle frappe aussi des musulmans victimes de jalousie ou d’une simple querelle de voisinage.

Pour écarter cette épée de Damoclès ou du moins pour l’émousser, le père Channan œuvre depuis des années avec des imams, tel Abdul Khabir Azad, à la tête de la mosquée royale de Lahore, la plus grande du Pakistan ; il est d’accord avec le père Chenan sur la nécessité d’apporter "des modifications à la loi sur le blasphème" (Vatican.va). Manifestement, la mentalité des Pakistanais (musulmans sunnites à 75% et chauffés à blanc par les influents cercles religieux conservateurs), ne permet pas d’envisager son abolition prochaine dans la République islamique du Pakistan.

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