Avec la guerre qui n’en finit pas, les populations continuent à fuir la Syrie. Depuis peu, le vélo est devenu un nouveau moyen pour gagner l’Europe.
Ce n'est pas sur une embarcation sommaire qu'Ahmad Al Ashkar a décidé de quitter son pays… mais à vélo ! Nombreux sont les Syriens qui envisagent, comme lui, de gagner l'Europe par ce moyen, qui reste le plus économique (seulement 5 000 dollars). Chaque jour, Ahmad grimpe sur sa selle pendant plus d'une heure, un entraînement indispensable en prévision des 2 000 km qui l'attendent dans deux mois. "Nous prévoyons d'abord de rejoindre le Liban par voie terrestre puis d'aller en Turquie en avion, pour nous rendre en Grèce par bateau. Si nous pouvons accéder à la Grèce en douceur, nous continuerons ensuite à voyager à travers la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, et peut-être aussi l'Autriche avant d'arriver enfin en Allemagne", explique à l'International Business Times le jeune homme résidant à Damas.
"La guerre a transformé les idées folles en réalité"
Si ce mode de transport semble plus sûr que le bateau, il présente tout de même de gros risques. Les exilés choisissent généralement de traverser des zones dépeuplées, sachant qu'ils peuvent être refoulés ou détenus s'ils sont interceptés par la police locale. "Je ne sais pas ce qui se passera pendant le voyage, c'est une aventure. La pire situation serait d'être braqués en cours de route ou enlevés par des trafiquants [d'être humains]. Mais si je reste en Syrie, le risque d'être tué demeure plus élevé que de tenter de fuir le pays", estime Ahmad.
Plus de 4 millions de Syriens ont quitté leur patrie depuis que la guerre civile a éclaté en 2011. Avec les combats qui se poursuivent, les réfugiés essayant de gagner l'Europe comme Ahmad se font de plus en plus nombreux. "La guerre nous a forcés à prendre ce risque. La guerre a transformé les idées folles en réalité", regrette le Syrien.