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Le Pape dénonce de nouveau le “génocide” des chrétiens et la “Troisième Guerre mondiale”

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Philippe Oswald - publié le 15/07/15
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François n’a pas hésité à parler de nouveau d’une “Troisième Guerre mondiale” et à prononcer le mot de “génocide” à propos des chrétiens, lors de sa visite apostolique en Amérique latine.
C’est une petite phrase au sein d’un long discours, mais le poids des mots a frappé tous les auditeurs : au cours de son allocution devant l’Assemblée mondiale des mouvements populaires, le 9 juillet, à Santa Cruz de la Sierra, Bolivie, le pape François a évoqué à nouveau une "Troisième Guerre mondiale" et désigné les chrétiens comme en étant la cible principale, notamment au Moyen-Orient, non pas simplement de massacres mais d’un "génocide".

Devant 3 000 délégués du monde entier

Situons le contexte : le Pape s’adressait à 3 000 délégués du monde entier, travailleurs précaires, paysans sans terre, habitants de banlieues défavorisées, indigènes et émigrés réunis pour cette deuxième Rencontre mondiale des mouvements populaires, dont la première avait eu lieu au Vatican en octobre dernier.

Dans son discours consacré aux "problèmes communs de tous les Latino-Américains et, en général, de toute l’humanité", le pape François a présenté "trois grandes tâches qui requièrent l’apport décisif de l’ensemble des mouvements populaires" : "mettre l’économie au service des peuples" ; "unir nos peuples sur le chemin de la paix et de la justice" ; "défendre la Mère Terre, la maison commune (…) pillée, dévastée, bafouée impunément".

"Persécutés, torturés, assassinés pour leur foi en Jésus"

C’est au cœur de la deuxième partie de son intervention, à propos de la paix et de la justice, que le Saint-Père a évoqué "l’identité des peuples", ceux d’Amérique latine et d’ailleurs, que "certains pouvoirs s’évertuent à effacer, peut-être parce que notre foi est révolutionnaire, parce que notre foi défie la tyrannie de l’idole argent". Et d’ajouter alors : "Aujourd’hui, nous voyons avec frayeur comment beaucoup de nos frères au Moyen-Orient et en d’autres endroits du monde sont persécutés, torturés, assassinés pour leur foi en Jésus. Cela, nous devons aussi le dénoncer : en cette Troisième Guerre mondiale fragmentée que nous vivons, il y a une espèce de génocide – j’insiste sur ce mot – en marche qui doit cesser" (VIS).

Ce n’est pas la première fois que le pape François dénonce avec les termes les plus forts le sort fait aux chrétiens au Moyen-Orient, notamment en Irak et en Syrie du fait du prétendu État islamique. Il avait notamment évoqué une "Troisième Guerre mondiale par morceaux" en septembre 2014 (Aleteia) et repris l’expression lors de la messe de Pâques, le 5 avril dernier, au lendemain d’un massacre massif d’étudiants chrétiens perpétré par des djihadistes somaliens (Aleteia).

"Indubitablement une sorte de génocide"

S’il ne fait plus guère de doute que l’humanité soit engagée dans une sorte de Troisième Guerre mondiale dont le terrorisme islamiste est l’acteur principal, le mot "génocide" est toujours l’objet de controverses (on a pu le constater encore cette année lors du centenaire du génocide des Arméniens par les Turcs, et lors du 20e anniversaire, le 11 juillet dernier, du massacre de Srebrenica où plus de 8 000 Musulmans de Bosnie furent victimes de l’armée de la République serbe de Bosnie). Peut-on appliquer ce terme aux chrétiens d’Orient ?

L’Observateur permanent du Saint-Siège près les Nations unies et les autres organisations internationales à Genève, Mgr SilvanoTomasi, a répondu précisément à cette question le 10 mars dans un discours consacré à la liberté religieuse et à la liberté d’expression, lors de la 28e session du Conseil pour les droits de l’homme : "Si par génocide, on entend tout acte commis avec l’intention de détruire, totalement ou partiellement, un groupe national, ethnique, racial ou religieux en tant que tel, la communauté internationale assiste indubitablement à une sorte de génocide dans certaines régions du monde où l’on réduit à l’esclavage et vend des femmes et des enfants, tuant les hommes jeunes, incendiant, décapitant et forçant les personnes à l’exil" (VIS). Une description aisément identifiable des œuvres de l’autoproclamé État islamique.

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