Des trognons de pomme pour sauver la planète

Qu’il s’agisse d’une Golden, d’une Stark, d’une Gala, d’une Fuji, d’une Granny Smith, d’une Pink lady ou d’une Reinette, un ingénieur italien d’origine allemande de 79 ans, Alberto Volcan, arrive à faire une quantité de choses avec leurs pelures et trognons : chaussures, sacs et vêtements écologiques, papier pour imprimantes, papier toilette, rouleaux essuie-tout, colle, panneaux pour le bâtiment, carreaux isolants, fourrage, fertilisants, voire même de petits biscuits.  

Mais sa découverte la plus étonnante concerne l’effet absorbant des déchets de pomme séchés et réduits en poudre sur le pétrole déversé volontairement ou accidentellement dans les eaux de la mer. Tellement absorbants qu’ils sont en mesure de pomper tout le dépôt d’hydrocarbure déversé (100%) et de laisser les eaux totalement propres.

Alberto Volcan est un ingénieur-inventeur de renommèe mondiale, connu pour ses idées révolutionnaires. "Mes pommes sauvent la planète", assure-t-il sur le site italien
il Giornale.it. Il garantit que pelures et trognons séchés ne donnent aucune mauvaise odeur à ses sacs ou ses vêtements, que la résistance de ces derniers est de 90 kg au millimètre carré, leur confort testé plus de 12 000 fois, et leur imperméabilité assurée à 100%.

C’est en allant au cimetière de Bronzolo, une petite commune des environs de Bolzano, où sont enterrés ses parents, que l’idée lui est venue de recycler les pelures et trognons de pomme. Tout près se trouvait une usine de jus de fruits : "Plus de 70 tonnes de déchets par an, une odeur infâme", raconte Alberto Volcan. Son sang de chercheur et inventeur n’a fait qu’un tour : pourquoi ne pas récupérer ces déchets et essayer de les recycler ? Il avait bien inventé du papier à partir d’algues de la lagune de Venise et avec de la "farine de smog" obtenue des fumées de combustion.

Il se fait donc livrer une tonne de déchets, les met à sécher dans le four d’un ami et réduit le tout en poudre. Le résultat est concluant : la poudre de pomme contient 70% de cellulose. Il va pouvoir faire du papier. Sa célèbre "Cartamela" deviendra le papier à lettres officiel de la province autonome de Bolzano. "L’évêque local de l’époque, Mgr Wilhelm Emil Egger, en fit lui-même un large usage", rapporte fièrement Alberto Volcan qui se souvient encore de ses paroles : "Volcan, si la pomme est indiquée comme étant le fruit qui poussait dans les jardins de l’Eden, c’est qu’il y a une bonne raison".

Quant à l’étonnante découverte des effets de la pomme séchée et réduite en poudre sur les nappes de pétrole déversées dans les eaux de la mer, c’est à ses nuits d’insomnie que Volcan la doit. Il se lève tous les jours à 3 h du matin, mange une des cinq pommes qu’il a l’habitude de croqur chaque jour, et se met à travailler. Un beau jour, il a la brillante idée de prendre un bas de nylon de son épouse, d’y mettre 150 grammes de farine de pomme et de laisser tremper le tout dans un baquet. Le lendemain, tout le récipient était sec et le bas pesait 2,5 kg. Il prépare alors un second bas et verse dans l’eau 1 L de mazout. Bilan : tout le mazout a été absorbé et l’eau est devenue parfaitement propre. Volcan avoue ne pas savoir comment cela est possible, mais "1 kg de pommes séchées absorbe 5 L de pétrole". Après cette découverte magistrale, l’ingénieur italien a aussitôt été mis à la disposition de la Protection civile et des pompiers de la province de Bolzano pour six mois de tests, tous couronnés de succès.

L’ingénieur Volcan a reçu dans sa carrière quatre avertissements des avocats de l’entrepreneur américain Steve Jobs  qui ne voulait pas qu’il utilise le symbole de la pomme qui est "le logo d’Apple". Un drôle de casse-tête pour notre Géo Trouvetou italien qui mettra 14 ans à dénouer l’affaire. Et celle-ci le sera si bien que les deux sociétés vont même travailler ensemble : Alberto Volcan va bientôt produire des étuis en peau écologique Melokraft pour iPhones et iPads !

Toutes ces inventions ont-elles fait de lui un homme riche ? À cette question, Alberto Volcan répond sans hésiter : "C’est la pauvreté qui fait la richesse du monde. Dans le bien-être, on n’invente rien de nouveau. La crise économique est finalement une bénédiction, en ce sens que les hommes ne donnent le meilleur d’eux-mêmes que dans les difficultés". L’ingénieur italien passe son temps à réparer des fours et, avec ses 2 000 euros de retraite, à tester de nouvelles idées.