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Écologie : Frère Nathanaël, le business moine de l’abbaye de Tamié

POUR ILLUSTRER LE PAPIER DE MIE KOHIYAMA: "A L'ABBAYE DE TAMIE, LE PETIT-LAIT CONVERTI EN ENERGIE RENOUVELABLE". Frère Nathanaël, moine fromager ouvre une cuve de lactosérum, le 26 mai 2008 à Plancherine dans l'atelier de méthanisation de l'abbaye de Tamié. Frère Nathanaël est à l'initiative d'un moyen original et économique pour chauffer l'eau de la communauté: la transformation du petit-lait (ou lactosérum) en biogaz. AFP PHOTO / JEAN-PIERRE CLATOT

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Sylvain Dorient - publié le 28/06/15
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Les cisterciens de l’abbaye de Tamié, en Savoie, célèbres pour leur fromage, ont inventé une cuve de méthanisation qui transforme le petit lait… en énergie !
À l’écart, dans les montages des Alpes, au cœur de la réserve naturelle du massif des Bauges, l’abbaye de Tamié a été fondée en 1131. Le site est magnifique et les moines produisent un fromage reconnu par les gastronomes : le Tamié, proche du célèbre Reblochon, qui garantit la subsistance de la communauté. Pourtant, le site inaccessible et ce fameux fromage ont causé des soucis au frère Nathanaël, le responsable de la fromagerie.

Trop isolés pour intéresser les entreprises

Dix litres de lait donnent un kilo de fromage et neuf litres de lactosérum. Habituellement, ce coproduit est recyclé dans la nourriture pour les animaux ou même pour les hommes, entre autres avec la célèbre Vache qui rit… Mais l’entreprise qui récupérait le lactosérum de l’abbaye demandait des tarifs qui allaient en s’augmentant. L’abbaye était trop loin dans les montagnes et les volumes de lait trop peu importants pour intéresser des concurrents : un millier de mètres cubes par an seulement.

Il n’y a pas de problèmes, seulement des solutions

Pas de quoi effrayer Frère Nathanaël, surnommé le "business-moine" au sein de l’abbaye. Il connaît le principe de la méthanisation et se demande s’il ne serait pas possible de l’appliquer au million de litres de lactosérum qu’il a sur les bras. L’expérience n’a alors jamais été tentée en France, mais, retroussant les manches de sa bure, le moine entreprend l’installation de canalisations et de pompes souterraines pour acheminer le petit-lait mélangé aux eaux de ruissellement de la fromagerie vers un méthaniseur, et la mise en place, dans un bâtiment distinct, de la chaudière qui produit le biogaz. Un travail à 255 000 euros, qui a pu être accompli grâce au financement de l’Agence gouvernementale de développement et de maîtrise de l’énergie (Ademe) et l’Agence de l’eau.

Retour sur investissement

"Le retour sur l’auto-investissement a été réalisé en quatre ans et on nous a supprimé la taxe à la pollution", se félicite le frère Nathanaël. Aujourd’hui, le système génère une économie de 6 720 euros par an, en équivalent fuel. Désormais, l’abbaye de 60 personnes est intégralement chauffée au petit lait. Le système de Tamié fait référence dans l’installation de cuves de méthanisation, renouant avec la tradition ancienne des moines défricheurs, à la pointe de la technologie de leur temps !

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