Entretien avec le père Pedro Opeka, qui lutte contre la misère à Madagascar depuis 45 ans.
Saluée en son temps par l’abbé Pierre en personne, l’association Akamasoa, fondée par le père Pedro, accueille et donne du travail à des dizaines de milliers de Malgaches. Le prêtre lazariste a été envoyé dans ce pays en mission à sa sortie du séminaire, et a été profondément choqué par la situation de détresse qu’il a découverte sur place. Il voit une population travailleuse, "qui serait prête à travailler pour un euro et demi par jour", selon ses propres termes, privée de terre, d’habitation, de tous moyens de subsister par elle-même.
Fils de maçon, il commence donc par bâtir des maisons et proposer du travail à ceux qui sont sans emploi. Avec le soutien financier de la métropole, il lance Akamasoa, c’est-à-dire "les amis fiables". L’association pose comme principes cardinaux le travail, le logement et l’éducation. Depuis sa création, il y a 26 ans, elle est déjà venue en aide à 500 000 personnes !
"Je viens alléger la France"
Avec une pointe d’espièglerie, le père Pedro explique qu’il est de passage en France pour "l’alléger un peu" : il est en tournée pour récolter des fonds indispensables au bon fonctionnement d’Akamasoa. Il explique : "À Madagascar, les églises empêchent la misère de s’abattre tout à fait sur les plus pauvres. Sans elles, ce pays serait dans l’état de la Somalie ! Jusqu’au fond de la brousse, là où il n’y a pas de route, on trouve une religieuse, un missionnaire qui tient un dispensaire… N’hésitez pas à aider ce genre de personnes, car elles sauvent des vies et des âmes !".
Auteur du Cri des pauvres, aux éditions Baland, il répond aux questions d’Aleteia sur la situation de Madagascar. Un site, Les amis du père Pedro, permet de suivre ses actions et de le soutenir.