“L’immigration augmente la compétition”, explique le pape François. Mais, en réalité, à qui la faute ?Lors de sa visite à Turin dimanche 21 juin, le pape François s’est exprimé au sujet du problème des migrants qui traversent la Méditerranée. Les mauvais traitements infligés aux réfugiés qui fuient les autorités de leurs propres pays “font pleurer”, ces derniers sont simplement “les victimes de l’injustice de cette économie du ‘prêt-à-jeter’ et de la guerre”, a-t-il martelé.
Les migrants ne sont pas les coupables
S’exprimant durant la messe dominicale à Turin, devant 60 000 personnes, le Pape a affirmé que les souffrances des migrants et l’augmentation de la compétition dans les pays riches avaient la même cause : “l’idolâtrie de l’argent”. À cause de celle-ci, “il y a une soif de richesses de chacun qui nous aveugle sur la situation de nos prochains, et nous ne nous soucions pas d’aggraver la pauvreté des autres, parfois au point de les affamer”.
Une civilisation du rebut
L’exclusion ne concerne pas que les migrants, a ajouté le pape François : “Ici à Turin, 10% de la population vit dans la pauvreté absolue”, a-t-il fait remarquer. Il a ajouté : “On exclut les enfants – un taux de natalité zéro –, on exclut les personnes âgées, et désormais on exclut les jeunes : plus de 40% de jeunes sont sans emploi […]. Or, le travail est fondamental… Et il est nécessaire que toute la société, tous ses composants collaborent pour qu’il y ait du travail pour tous les hommes et toutes les femmes… Cela demande un modèle économique qui n’est pas organisé autour des impératifs du capital et de la production, mais plutôt du bien commun”.
Le visage du Linceul
Se référant au Linceul de Turin, et au visage blessé du Christ qui y apparaît, le pape François a demandé aux fidèles de “tourner leurs yeux vers le visage et le corps de Jésus, et, en même temps, de voir le visage de chaque personne qui souffre, de tous ceux qui sont injustement persécutés”. François s’est lui-même nommé “un petit-fils de ce pays (de Turin)”. Ses grands-parents, Giovanni Bergoglio et Rosa Margherita Vasallo, vivaient à Turin avant de s’installer à Buenos Aires en 1929, avec leur fils, le père du Souverain Pontife.