Les évêques français font part de leur inquiétude… Tous les chrétiens sont invités à multiplier leurs prières pour elle, et tous les gouvernements occidentaux à faire pression sur le gouvernement pakistanais.
Un article paru sur le site de l’agence d’informations catholiques sud-américaine ACI Prensa, fait état d’une dégradation de l’état de santé d’Asia Bibi, en prison depuis six ans, et condamnée à mort pour blasphème par la justice pakistanaise. Asia Bibi, selon son entourage, souffre depuis des mois d’hémorragies intestinales que l’on peut constater dans ses selles et ses vomissements. "Elle est si faible qu’elle peut à peine marcher. Elle a du mal à se nourrir correctement et souffre constamment de la poitrine", a précisé sa famille qui a finalement réussi à la voir, après un mois d’empêchement. Les avocats et la famille de la prisonnière réclament des analyses médicales au plus vite et son transfert de la prison de Multan à celle de Lahore.
Des conditions de détention épouvantables
Prises très au sérieux, ces informations suscitent déjà des réactions dont celles de la Conférence des évêques de France (CEF) qui a pris acte de cette "dégradation" et l’a signifié à Mgr Joseph Coutts, archevêque de Karachi et président de la Conférence épiscopale du Pakistan. Dans un communiqué, les évêques français rappellent avec force que "la peine de mort ne se justifie pas, encore moins pour un prétendu délit de blasphème" et qualifient "d’inacceptables" la dégradation de son état de santé et l’absence de soins durant sa détention. La CEF redit son attente de grâce d’Asia Bibi par le président Mamnoon Hussain ou de la cassation du jugement d’appel par la Cour suprême.
En prison, la détenue vit dans des conditions épouvantables, isolée des autres prisonniers depuis que quelqu’un a essayé de l’empoisonner. "Sa vie décline de jour en jour", confirme Wilson Chowdhry, le président de la British Pakistani Christian Association (BPCA). Celui-ci confirme également le blocage de la situation judiciaire d’Asia Bibi malgré de nouvelles preuves de son innocence, et témoigne de la "pénible attente" que représente le silence de la Cour suprême qui "ne semble toujours pas vouloir s’exprimer sur une réouverture du dossier ni se prononcer sur un éventuel calendrier". Cette phase est la troisième et dernière étape de la procédure judiciaire et ultime chance pour Asia Bibi d’échapper à la pendaison. La Cour suprême du Pakistan a trois ans pour la juger.
Tous les chrétiens du Pakistan et d’ailleurs sont invités à prier pour Asia Bibi – "convaincue que Dieu la délivrera de cet emprisonnement", a souligné son avocat – et tous les peuples occidentaux sont appelés à interpeller les autorités de leurs pays pour qu’ils fassent pression sur les autorités pakistanaises en envoyant par exemple un e-mail au Premier ministre Nawaz Sharif, lui demandant de "solliciter la Cour suprême afin que la jeune chrétienne obtienne des soins appropriés à son état de santé, aujourd’hui très précaire".