En attendant l’encyclique du pape François, honneur aux initiatives qui font du bien à la planète et aux hommes…
En amont de l’encyclique très attendue du pape François sur l’écologie (sortie prévue le 18 juin), honneur à toutes les initiatives qui font du bien à la planète et aux hommes, comme cette "oasis verte" sortie des ordures d’une favela de la banlieue de Rio de Janeiro, grâce au pari "un peu fou" d’un musicien et d’une poignée de volontaires qui ont mis dix ans pour tout déblayer et faire passer les "mauvaises habitudes" des citoyens. Ils ont réussi leur pari et viennent d’emporter l’un des prix d’urbanisme les plus prestigieux au monde : le prix SEED Award 2015 à Detroit (États-Unis).
De 1 500 m2 à 8 500 m2 de superficie en deux ans
Mauro Quintanilha, percussionniste et artisan de 55 ans et sa dizaine de volontaires ont déblayé jusqu’à 16 tonnes de déchets, voire 25 ans d’ordures entassées sur les hauteurs de Vidigal, un bidonville pas très loin du centre de Rio de Janeiro, pour en faire un "parc écologique" dont d’autres favelas s’inspirent aujourd’hui. Dans cette décharge, "il y avait de tout : matelas, réfrigérateurs, pneus et même des cadavres de chiens, cela empestait et me déprimait, alors j’ai décidé de réagir", explique le percussionniste à l’AFP. Selon un compte-rendu d’Euronews, les habitants – ceux-là mêmes qui riaient devant ce pari un peu "fou" – viennent aujourd’hui y admirer oiseaux, papillons et petits singes, ou faire leur jogging.
Le Parc écologique Sitiê de Vigidal est passé de 1 500 m2 de superficie à 8 500 m2 en seulement deux ans grâce à l’intervention, en 2012, de deux architectes paysagistes, l’un américain et l’autre local, Caroline Shannon et Pedro Henrique de Cristo, tous deux sortis de la Harvard Design School. Le parc comprend aussi un très grand potager de légumes, plantes aromatiques et fruits distribués aux habitants. Habitants qu’il a fallu éduquer petit à petit, pour leur faire passer l’habitude d’aller y jeter leurs ordures. Tout ce qui était recyclable dans la décharge a été réutilisé pour être vendu et recueillir des fonds ou réutilisé dans le parc comme objets ornementaux. Quintanilha et De Cristo ont maintenant en projet de construire d’ici à 2016 un Institut d’environnement, arts et technologie, projet approuvé par la mairie de Rio mais financé entièrement par des mécènes privés. Ce projet prévoit un centre d’innovation technologique, une bibliothèque, des salles de cours en art et musique et un restaurant qui se servira uniquement des produits issus du potager du parc.